Essai Seat Leon Cupra R 2009 : y'a d'la rumba dans l'R !

305 ch pour la Ford Focus RS, 260 ch pour la Mazda 3 MPS, 250 ch pour la Renault Mégane RS, 211 ch pour la Golf GTI... Avec ses 240 ch, la Leon Cupra, qui était jusqu’alors la plus sportive des Seat, n’avait pas trop à rougir face à ses récentes rivales.

Oui mais voilà, l’Ibère est fier ! Seat a donc décidé de surenchérir en ressortant le label Cupra R (Cup Racing Rally) utilisé « autrefois » par Seat Sport, le département qui s’occupait à la fois du développement des sportives de la marque et du programme rallye.

Pour mériter son « R », la Cupra s’est donc vu offrir quelques chevaux supplémentaires (25 exactement) et les aménagements indispensables pour lui permettre d’exploiter son imposante cavalerie. Car aujourd’hui, avec ses 265 ch (et avant que ne débarque une Golf R de 270 ch), c’est elle qui occupe la deuxième marche du podium des compactes sportives en termes de puissance pure derrière l’intouchable (jusqu’à quand ?) Ford Focus RS.

Il n’y a rien de péjoratif dans le jeu de mot facile et stupide (si, si) qui sert de titre à ce paragraphe. C’est bien au contraire un compliment puisque la Leon Cupra R n’a pas eu recours à de grossiers artifices pour réussir à dégager une forte impression de sportivité.

Déjà musclée d’origine, sa jolie silhouette se distingue de celle de la Cupra qui lui sert de base par une face avant dont la grille de calandre, frappée sur la gauche de la lettre « R », adopte une trame en nid d’abeille. Son profil est virilisé par le montage de jantes exclusive de 19’’ (18’’ sur la Cupra) couleur Argent Cosmos ou blanc (option) dont les cinq rayons doubles laissent entrevoir des disques de frein surdimensionnés pincés par des étriers 4 pistons de couleur rouge.

A l’arrière, seul le petit « R » placé sur le côté inférieur droit du hayon distingue la Cupra R de la Cupra « tout court ».

La Leon Cupra R est une voiture qui peut légitimement retenir l’attention des papas sportifs. D’abord c’est une 5 portes, ce qui est tout de même bien pratique pour accéder à des places arrière où l’espace pour les jambes est généreux. Cerise sur le gâteau, le compartiment à bagages offre une bonne capacité de charge avec ses 341 dm3 et la banquette arrière fractionnable 1/3-2/3 est bien entendu rabattable.

A l’avant, les sièges baquets qui offrent un excellent maintien latéral sont réglables en hauteur et coulissent sur une longueur suffisante pour convenir à tous les gabarits. Avec un volant réglable lui aussi en hauteur et en profondeur, il est rigoureusement Impossible de ne pas trouver une position de conduite parfaite.

Si la Cupra R est la plus méchante des Leon, elle se positionne aussi en temps que haut de gamme. A ce titre, elle a droit à une présentation intérieure résolument sportive qui va de pair avec un équipement complet.
Côté sport, outre les deux sièges baquets avant qui associent textiles et Alcantara de couleur grise, on note un volant trois branches avec méplat ainsi qu’un pédalier et un repose-pied en aluminium. En option, les sièges peuvent élégamment se revêtir d’un cuir noir cousu, en équerre, de fil blanc, comme cela se faisait dans les voitures sportives des années 70.

Côté confort, la Leon Cupra R donne droit à une climatisation bi-zone, à un volant réglable en hauteur et en profondeur, à des sièges « supersport » ajustables en hauteur, à des vitres avant et arrière électriques, à un rétroviseur intérieur anti-éblouissement, à des rétroviseurs extérieurs électriques chauffants avec position parking, à un tiroir sous le siège conducteur, à un verrouillage centralisé avec télécommande, à une radio CD + MP3 + 8 haut-parleurs, à une connexion USB, à un ordinateur de bord, à un indicateur de changement de rapport, à un capteur de pluie, à un allumage automatique des feux, un radar de recul et une fonction « cornering » qui permet aux phares antibrouillard d’éclairer vers le côté lorsqu’on tourne le volant.

Côté sécurité, la Cupra R bénéficie d’un ABS avec aide au freinage d’urgence, d’un ESP, d’un système anti-patinage, de deux airbags frontaux, de deux airbags latéraux et de deux airbags rideaux, d’ancrages Isofix aux places latérales arrière, d’un indicateur de perte de pression des pneus, d’un régulateur de vitesse et d’une alarme volumétrique avec batterie supplémentaire.

Un pack Technology Plus associe phares bi-xénon, feux de roulage diurnes, système de navigation, capteurs de parking avant et Optical Park System (l’écran du système de navigation servant alors à visualiser les obstacles entourant la voiture lors des manœuvres).
D’autres options sont également disponibles parmi lesquelles une installation téléphone Bluetooth, un système d’aide au démarrage en côte, des jantes en alliage 19’’ de couleur blanche, des airbags latéraux arrière, un toit ouvrant électrique, une peinture métallisée...

La Leon Cupra R reprend l’excellent 2.0 TSI (injection directe d’essence) dont bénéficie déjà la Cupra, mais quelques aménagements ont bien entendu été nécessaires pour faire passer sa puissance de 240 à 265 ch : le turbo Borg souffle à 1,9 bar (à puissance maximale) et à 2,2 bars (au couple maximal) au lieu des 1,8 bars – dans les deux cas – pour le 2.0 TSI de 240 ch, la cartographie de gestion moteur a été peaufinée, le radiateur a été agrandi et le rendement de l’intercooler est plus élevé. A l’image de la puissance, le couple est lui aussi en hausse : 350 Nm (dès 2 500 tr/min) au lieu de 300 Nm.

La boîte de vitesses a été renforcée en conséquence et la course du levier a également été raccourcie (- 6 mm), ce qui se traduit nettement par une plus grande rapidité dans les changements de rapport.

Ajoutons encore que le système d’échappement a fait l’objet de soins attentifs de la part des responsables de l’acoustique moteur et que si la mécanique se fait discrète à régime stabilisé, ses rugissements sont carrément jouissifs quand on écrase à fond la pédale d’accélérateur.

Comme il est de plus en plus difficile de cerner les limites de bolides tels que la Cupra R sur route ouverte sans courir le risque de se voir confisquer beaucoup de points de permis (quand ce n’est pas le permis tout court !) c’est sur le très beau circuit de la Ferte-Gaucher, en pays Piccard, que Seat France a eu l’excellente idée de nous faire essayer ses « bombes ».

Comparée aux versions FR et Cupra, la Leon Cupra R bénéficie de nouveaux silentblocs, d’amortisseurs plus fermes (+ 35 % à l’avant, + 30 % à l’arrière) et repose sur des jantes de 19 ‘’ tandis que son centre de gravité a été abaissé de 17 mm par rapport aux Leon de base.
La Cupra R bénéficie aussi d’un autobloquant électronique XDS (comme la Golf GTI), un ersatz d’autobloquant mécanique qui a le mérite d’être moins onéreux et le défaut d’être un peu « anti-mécanique ». L’XDS agit en effet sur les freins pour limiter les pertes de motricité de la roue intérieure au virage.

Comme le disait un technicien de Renault Sport pour mieux vanter les mérites du vrai autobloquant mécanique dont est équipée la Mégane RS châssis Cup, « utiliser un autobloquant électronique, ça revient à freiner une voiture pour qu’elle aille plus vite ». Bon, cela étant dit, la Leon Cupra, poussée dans ses derniers retranchements sur le circuit de la Ferte-Gaucher, nous a tout de même prouvé qu’elle était diablement efficace.

La longue ligne droite que l’on attaque dès la sortie des stands permet d’atteindre rapidement un bon 160 km/h, juste avant de sauter sur les freins pour attaquer un virage à gauche assez serré. Grâce à ses énormes disques, la Leon Cupra R freine fort... et nous prouvera qu’elle peut aussi le faire longtemps. Un coup de volant autoritaire pour viser le point de corde et gaz ! Pas besoin d’attendre d’être complètement sorti de la courbe et d’avoir les roues bien droites pour enfoncer la pédale d’accélérateur. Grâce à ses gros pneus, la Cupra R « motrice » efficacement pour nous propulser dans l’enchaînement de virages suivants. Il n’y a que dans les épingles serrées (et encore humides) que l’intervention du XDS se fait ressentir. On ne passe pas le virage plus vite, mais on moins on ne sous-vire pas trop tandis que la roue extérieure à la courbe, forcément délestée, ne « cire » pas désespérément.

Quant à l’ESP qu’iln’est pas possible de débrancher intégralement, il se montre fort discret puisqu’il permet au train arrière de déboîter généreusement sur un bon lever de pied en entrée de courbe, ce qui aide (sur circuit, bien sûr !) à mieux viser la corde.

Bref, entre son moteur qui pousse très fort, sa direction directe et précise, sa boîte de vitesses à la commande ultra rapide et son châssis efficace, la Leon est assurément très agréable, très amusante même à conduire, pardon, à piloter.

Quant au confort, l’asphalte d’un circuit aussi lisse qu’un tapis de billard ne permet pas de s’en faire une idée bien précise. Les passages répétés sur les vibreurs nous auront cependant laissé l’impression que les amortisseurs, bien que fermes, travaillent aussi bien en détente qu’en compression, permettant ainsi aux roues de rester en contact permanent avec le bitume.

● La plus puissante des Seat jamais construite
● Un look sportif mais sobre
● Une compacte très performante mais utilisable au quotidien

Les plus
Comportement routier efficace
Habitabilité
Equipements généreux
Excellente position de conduite

Les moins
Confort de roulage ferme (mais pas insoutenable)
Pseudo autobloquant