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Sous ses allures de SUV moderne et derrière ses équipements high-tech, le 4x4 compact Ssangyong Kyron dissimule une robuste constitution qui fait de lui un redoutable baroudeur.
Date de commercialisation : janvier 2006 / Date de l'essai : décembre 2005
Spécialiste du 4x4, Ssangyong enrichit aujourd’hui sa gamme d’un véhicule équipé, cela va de soi, de quatre roues motrices.
Aux côtés de l’imposant Ssangyong Rexton aux lignes futuristes, du classique Ssangyong Korando, de l’étrange Ssangyong Rodius, monospace atypique à transmission intégrale, et du Ssangyong Musso, uniquement proposé désormais en version pick-up double cabine, le Ssangyong Kyron s’inscrit dans le segment en pleine expansion des 4x4 compacts.
Long de 4,66 m, le Ssangyong Kyron n’a rien de 4x4 de poche. Il dépasse de 16 cm le Hyundai Santa Fe, de 11 cm le Nissan X-Trail et de 9 cm le Honda CR-V, trois de ses principaux concurrents.
Plus classique d’aspect que le gros Rexton, le Ssangyong Kyron n’en possède pas moins une personnalité affirmée. Son profil dynamique est accentué par une ceinture de caisse fuyante et des passages de roues affirmés.
La face avant, structurée par le large bandeau à lamelles qui sépare calandre et optiques d’un bouclier intégrant les phares antibrouillard, impose le respect. Mais c’est de loin, l’arrière du Ssangyong Kyron qui fait preuve de la plus grande originalité avec des feux en position basse reliés par un bandeau chromé au dessus duquel un pli de tôle en V surligne le dessin de la lunette.
Grâce à sa longueur conséquente, grâce aussi à sa largeur (1,88 m) et à sa hauteur (1,755 m) qui ne le sont pas moins, le Ssangyong Kyron peut se targuer d’offrir un habitacle aux dimensions généreuses.
En France, le Ssangyong Kyron n’est proposé qu’en 5 places mais, en Corée, une version 7 places est également disponible. Autant dire que l’espace ne manque ni à l’avant ni à l’arrière et que le coffre offre un volume de charge imposant.
La planche de bord adopte un dessin moderne et une ergonomie soignée qui permettent d’oublier les plastiques durs qui la composent. En dépit d’un volant réglable uniquement en hauteur, il est possible de trouver une bonne position de conduite offrant qui plus est une excellente visibilité, ce qui est appréciable aussi bien en circulation urbaine qu’en tout-terrain où l’on aime bien savoir où on « pose » ses roues.
Ssangyong joue à fond la carte du prix. Son Kyron s’affiche ainsi à des tarifs inférieurs de 10 et 15% à ceux de la plupart de ses rivaux qui, de plus, ne peuvent rivaliser en terme d’équipements.
Dès le premier niveau de finition Condort facturé 26.490 € (1.610 € de moins qu’un Hyundai Santa Fe 2.0 CRDi de 125 ch), le Ssangyong Kyron reçoit :
La finition Luxe ajoute à cela :
La version Luxe à boîte automatique bénéficie en plus d’un régulateur de vitesse, un équipement qu’il est possible de se procurer en accessoire sur la verrsion Luxe à boîte mécanique.
Aux classiques ABS et ESP (déconnectable), le Ssangyong Kyron ajoute sur toutes ses versions :
Comme toutes les motorisations Ssangyong, celle du Kyron est d’origine Mercedes.
Mais si les autres modèles de la gamme font appel à des cinq cylindres en ligne cubant 2,7 ou 2,9 l, le Ssangyong Kyron retient un quatre cylindres de 2.0 l, modifié par rapport au bloc germanique d’origine au niveau de la course et de l’alésage, ce qui fait passer sa cylindrée de 1.991 à 1.998 cm3.
Ce bloc, qui développe 140 ch à 4.000 tr/min et un couple maxi de 310 Nm disponible de 1.800 à 2.750 tr/min, est associé soit à une boîte mécanique à 5 rapports, soit à une boîte automatique 5 rapports à commandes séquentielles uniquement disponible avec la finition Luxe.
Techniquement, le Ssangyong Kyron retient des solutions que la plupart de ses concurrents ont depuis longtemps jeté aux oubliettes.
Pas question ici de coque autoporteuse ou de sophistiquées suspensions arrière multibras. La caisse du Ssangyong Kyron repose sur un robuste châssis séparé qui se distingue (en bien ou en mal, c’est selon) par un bon vieil essieu arrière rigide.
La suspension avant est plus élaborée puisqu’elle fait appel à des roues indépendantes reliées au châssis par une double triangulation. Mais que donne, sur la route, cette association entre ancien et moderne ?
Au démarrage, la mécanique du Ssangyong Kyron ne fait rien pour cacher qu’elle fonctionne au gazole. Heureusement, sur la route et à vitesse stabilisée, le 4 cylindres fait preuve de plus de discrétion. Sa plage d’utilisation assez réduite et le couple maxi obtenu dès 1.800 tr/min incitent à ne pas taquiner la zone rouge du compte-tours.
On évolue donc le plus souvent sur le dernier rapport, ce qui n’est pas plus mal tant la commande de la boîte mécanique exige de la poigne.
Incontestablement, le Ssangyong Kyron équipé de la boîte automatique gagne énormément en agrément de conduite et nous ne saurions trop conseiller cet équipement qui vous fait passer d’un monde de brute à un monde de douceur et ne vous prive que de quelques km/h en vitesse de pointe.
Réglées très souples pour préserver le confort en dépit de l’essieu arrière rigide, les suspensions du Ssangyong Kyron ont du mal à juguler les amples mouvements de la caisse accentués tant par un poids élevé (près de 2 tonnes) que par un centre de gravité haut perché.
Une fois prise en compte une certaine inertie générale, on arrive cependant à adopter un rythme assez élevé qui risque, hélas, de malmener sévèrement les passagers, mais qui n’excitera pas pour autant ce mystérieux ARP censé contrôler activement la prise de roulis. Mais autant s’en féliciter puisque ce système qui n’agit que sur les freins et la gestion moteur n’est censé entrer en action que lorsqu’on frise le tonneau !
Si la robuste constitution du Ssangyong Kyron n’en fait pas, et de loin, le plus efficace des 4x4 « routiers », elle lui assure en revanche de bluffantes aptitudes en tout-terrain, quand tant d’autres se contentent d’être de timides tout-chemin. Bien aidé par une garde au sol de 20 cm, des suspensions à grands débattements et un bon rayon de braquage qui facilite les manœuvres dans les zones étroites, le Ssangyong Kyron se sort avec aisance des situations les plus tordues.
La grosse réduction des rapports courts et la souplesse du moteur à bas régime font le reste. Une fois de plus nous ne manquerons pas de souligner à quel point la boîte auto se révèle agréable et efficace en utilisation off-road. Montées abruptes et boueuses à souhait, gués, dévers… rien n’effraye pas le Ssangyong Kyron. Quant aux pentes les plus vertigineuses, elles se descendent les pieds dans les poches une fois enclenché le HDC (Contrôle de descente) qui, par une action ciblée sur les freins grâce à son couplage avec l’ESP, stabilise la vitesse du véhicule à celle d’un homme au pas. Trop facile !!!
Vendu à un tarif que seuls des 4x4 beaucoup plus petits et moins puissants peuvent proposer, le Ssangyong Kyron possède d’entrée un atout de taille auquel il ajoute :
Certes, ce n’est plus aujourd’hui ce que l’on réclame en priorité aux 4x4 modernes que l’on voudrait aussi agiles que les berlines. Pour le Ssangyong Kyron, c’est encore loin d’être le cas, mais son prix d’ami compense largement un comportement routier un peu plus pataud que celui offert par la plupart des autres 4x4 compacts.
D.Allignol
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