Yaris Verso, Previa, aujourd'hui Avensis Verso et demain Corolla Verso ! Toyota croit au monospace et propose d'ores et déjà la gamme la plus complète de voitures à vocation familiale.
Chez Toyota on a l'esprit de contradiction... mais beaucoup de bon sens. Et tandis que de nombreux constructeurs rehaussent les carrosseries de leurs berlines pour en faire des (presque) monospaces, le constructeur japonais (qui a, soit dit en passant, suivi cette voie pour sa petite Yaris) "rabaisse" aujourd'hui son tout dernier monospace pour en faire un (presque) break.
Au delà de ce préambule quelque peu caricatural, la démarche qui a prévalu à la conception de l'Avensis Verso est loin d'être irrationnelle. A quoi cela peut-il servir de disposer de vingt bons centimètres au dessus de la tête à l'heure où rares sont les conducteurs qui prennent le volant en chapeau haut de forme. N'est-il pas plus important d'offrir de l'espace à nos jambes plutôt qu'aux épis susceptibles de hérisser le sommet de nos crânes ?
Et voilà pourquoi l'Avensis Verso est aussi long que les monospaces auxquels il s'attaque (Renault Espace, Ford Galaxy, Peugeot 806...) mais très sensiblement plus bas qu'eux.
Le meilleur de deux mondes
En dotant son Avensis Verso d'une carrosserie qui est assurément la moins haute de la catégorie, Toyota minimise les inconvénients propres aux monospaces "classiques" : le centre de gravité abaissé réduit les mouvements de caisse parasites tandis que la surface frontale moins imposante favorise la pénétration dans l'air, au grand bénéfice du comportement routier, des performances et des économies d'énergie. Le Toyota Verso peut ainsi se vanter d'offrir une tenue de route et un plaisir de conduite pratiquement identique à celui d'une berline ou d'un break.
Mais tout cela ne l'empêche pas de rester fidèle à sa vocation de véhicule familial. Construit sur une nouvelle plate-forme sur laquelle reposera bientôt la remplaçante de l'actuelle berline Avensis, il bénéficie d'un empattement gigantesque de 2.825 m (2,70 m pour l'Espace) qui autorise le montage de trois rangées de sièges.
L'Avensis Verso est néanmoins livré de série en 5 places, les deux sièges de la dernière rangée étant proposés dans une option incluant les barres de toit.
Une excellente modularité
L'empattement hors norme de l'Avensis Verso lui permet de s'accaparer quelques records. Même lorsque les trois rangées de sièges sont en place, son coffre offre encore une contenance de 282 dm3. Et ce n'est pas tout ! Avec une longueur d'habitacle de 3,20 m et un plan de chargement de plus de 2,10 m (du dossier des sièges avant au hayon), ce n'est pas la place qui manque à bord.
Tous les sièges sont remarquablement confortables. Ceux de l'avant bénéficient d'accoudoirs réglables. Le siège conducteur coulisse sur 240 mm et se règle en hauteur sur 44 mm. De quoi permettre à tous et à toutes de trouver une bonne position de conduite même si le volant n'est réglable qu'en hauteur.
Les trois sièges de la banquette centrale, eux, coulissent sur 120 mm. Même avancés au maximum, l'espace pour les jambes reste surprenant. Idem à l'arrière où les occupants des deux derniers sièges sont choyés, ce qui n'est pas le cas dans tous les monospaces. Ils disposent de porte-gobelets et de rangements avec couvercles ménagés dans les passages de roues Le dossier de leurs sièges est réglable ce qui permet de compenser la faible garde au toit, inférieure de 12,5 cm à celle offerte aux places centrales !
Contrairement au Previa, les portes arrière de l'Avensis Verso ne coulissent pas. Elles sont en revanche extrêmement larges (1,13 m). Voilà qui facilite grandement l'accès à bord mais qui déséquilibre un peu l'équilibre du profil de la voiture.
Une seule finition... mais c'est la plus élevée !
Proposé en deux niveaux d'équipement sur certains marchés européens, l'Avensis Verso ne sera proposé en France qu'avec la finition VX, la plus luxueuse. l'importateur souhaitant satisfaire des clients venant souvent de la catégorie des berlines moyennes/supérieures équipées " haut de gamme".
L'équipement de série (voir fiche technique) est donc particulièrement complet et la liste des options est forcément réduite (voir fiche technique bis).
Beaucoup moins futuriste que sur le grand Previa, la planche de bord de l'Avensis Verso fait preuve d'une excellente ergonomie. Les commandes de la climatisation et du chauffage sont même un modèle du genre. Regrettons simplement que Toyota France n'ait pas retenu le chauffage indépendant du compartiment arrière !
Nous n'aurons pas droit non plus aux garnitures en faux bois (ce qui ne fera pleurer personne), celles-ci étant remplacées par des éléments façon titane.
Un 4 cylindres de 2.0 litres, en essence et en Diesel
Fort logiquement, l'Avensis Verso reprend deux des motorisations qui équipent déjà la berline. En essence, on retrouve donc le très performant 2.0 litres VVT-i de 150 ch, mais privé ici de son injection directe. Il peut être accouplé soit à une boîte manuelle 5 rapports, soit à une boîte automatique 4 rapports dont le levier quitte le plancher pour gagner la planche de bord à côté du boîtier de direction. La version manuelle atteint 192 km/h et l'automatique 180 km/h.
En Diesel, l'Avensis Verso reprend le 2.0 litres D4-D à injection directe par rampe commune qui, s'il n'est pas le plus puissant, est l'un des plus agréable turbo Diesel actuellement disponible sur le marché. En passant sous le capot de l'Avensis Verso, il gagne un turbo Garrett à géométrie variable qui fait passer sa puissance de 110 ch à 116 ch.
Le couple de 250 Nm est identique mais il est disponible sur une plus large plage de régime : de 1.800 à 3.000 tr/min pour le monospace et de 2.000 à 2.400 tr/min pour la berline. Ce moteur, qui n'est proposé qu'avec une boîte manuelle à 5 rapports, devrait représenter 80% des ventes d'Avensis Verso et c'est ainsi motorisé que nous avons pu l'essayer.
Sage mais performant Son immense empattement et son centre de gravité peu élevé confèrent à l'Avensis Verso un excellent équilibre. Imperturbable en ligne droite à grande vitesse, il ne prend que fort peu de roulis en courbe où il se montre très précis grâce à son train avant particulièrement incisif.
Sans prétendre jouer les monospaces de sport comme peut le faire le Zafira OPC essayé la semaine dernière, l'Avensis Verso accepte de bonne grâce une conduite dynamique. Mais la douceur de sa direction, la souplesse de son moteur et l'excellent confort procuré par des trains roulants adaptés aux goûts des conducteurs européens incitent bien vite à adopter une conduite "cool", beaucoup plus en rapport avec son statut de véhicule familial. On dispose alors d'une hyper confortable marge de sécurité que vient renforcer un freinage aussi efficace qu'endurant.
Au final le nouveau monospace de Toyota se révèle particulièrement convainquant. Performant, sobre, très habitable et irréprochable en comportement routier, il ne garde que le meilleur des deux catégories sur lesquelles il empiète. Toyota prévoit d'ailleurs déjà que les clients de l'Avensis Verso viendront à 35% de le catégorie monospace et à 25% de la catégorie break. Ni les uns, ni les autres ne seront déçus !