Sans pour autant renier son esprit baroudeur, le nouveau Volkswagen Touareg a fait le maximum pour se débarrasser de l’image désastreuse qui colle depuis quelques années aux gros 4x4. Plus léger, plus aérodynamique, plus dynamique, plus luxueux, il est aussi beaucoup plus sobre.
Date de commercialisation : juin 2010 / Date de l'essai : juin 2010
VOLKSWAGEN TOUAREG : SOMMAIRE
>> Design
CONCEPTION
Le nom mis à part, presque tout est nouveau

Adulés dans les années 2000, les gros 4x4 sont devenus très vite par la suite les pestiférés du monde automobile ! Et de leur coller sur le dos une belle collection d’images toutes plus dévalorisantes les unes que les autres... surtout par les temps qui courent : trop lourds, trop encombrants, trop puissants, trop arrogants, trop dangereux pour les autres usagers, trop voraces, trop polluants... bref, trop tout !
Le nouveau Volkswagen aimerait bien faire des petits confettis de toute cette imagerie et c’est bien dans ce but qu’il s’offre de profondes modifications visant, pour la plupart, à le rendre parfaitement fréquentable, « écocitoyennement » parlant.
Pour concevoir le Touareg de 2ème génération, ses concepteurs se sont avant tout livrés à une impitoyable chasse aux kilos superflus. Et ils en ont trouvé entre 202 et 222 selon les versions !
Un efficace régime minceur dont la médication comprend des modifications ciblées de la carrosserie, l’emploi d’aciers allégés étendu à certaines zones sensibles de la caisse, l’utilisation d’isolants multicouches plus légers et pourtant plus efficaces que les matériaux classiques, l’allégement du système de transmission intégrale et le recours à l’aluminium pour les bras supérieurs des suspensions avant et arrière.
Plus léger que son prédécesseur, le nouveau Touareg est cependant un (tout petit) peu plus imposant puisqu’il gagne 4,1 cm en longueur et 1,2 cm en largeur. Il perd en revanche 1,7 mm en hauteur ce qui améliore ses caractéristiques aérodynamiques. Avec l’aide d’une partie avant redessinée offrant une surface frontale réduite, le Cx passe ainsi de 0,38 à 0,35.
A ces modifications structurelles, le nouveau touareg ajoute une nouvelle gamme de motorisations plus économes de presque 25 %, une gamme qui fait l’impasse sur les blocs les plus dispendieux de l’ancien Touareg, à savoir un V10 TDI 5.0 l de 313 ch et un désormais « impensable » W12 essence de 6.0 l et 450 ch.
Enfin, histoire de passer une ultime couche de blanc sur sa virginité retrouvée, le Touareg s’offre une déclinaison hybride qui, en associant un V6 3.0 l TSI de 333 ch à un moteur électrique de 46 ch (capable de l’entraîner seul jusqu’à 50 km/h sur 2 km), offre les performances d’un V8 essence (240 km/h maxi) et les consommations d’un petit V6... ou d’un gros 4 cylindres (8,2 l/100 km en parcours mixte).
DESIGN
Affiné au propre comme au figuré

Le rendre plus élégant et plus dynamique tout en lui greffant la nouvelle identité visuelle de la marque et en s’appliquant à faire en sorte qu’il reste immédiatement identifiable, voilà l’objectif que s’étaient fixés les designers du nouveau Touareg.
Sur la face avant, la nouvelle « signature » Volkswagen se concrétise par la disposition horizontale de la calandre et des phares qui reposent sur une seule et même ligne. Initié par le coupé Scirocco, ce gimmick stylistique est désormais appliqué à l’ensemble de la gamme Volkswagen, de la Polo à la Phaeton.
En dépit d’une généreuse garde au sol de 220 mm, le Touareg est à l’heure actuelle le 4x4 le moins haut de sa catégorie, abstraction faite du nouveau Porsche Cayenne conçu en parallèle avec lui et avec lequel il partage de très nombreux éléments.
Conjuguée aux courts porte-à-faux, à la ligne dynamiques des vitres latérales qui vont en s’amincissant, aux généreux passages de roue et au creux de la carrosserie dans la zone des portes qui semble capter la lumière, la faible hauteur du Touareg accentue le sentiment de robustesse et de dynamisme qui émane de son profil.
Comme la face avant, l’’arrière du nouveau Touareg est imprégné de lignes horizontales. Le hayon, qui intègre une partie des feux arrière, se pare d’un becquet aérodynamique qui prolonge visuellement le toit. L’arête inférieure du coffre est protégée de série par un marchepied chromé et, tout en bas, les deux sorties d’échappement rectangulaires montées de série sur toute la gamme (des sorties rondes sont proposées avec un pack « Terrain-Style) renforcent le côté statutaire de l’engin.
HABITABILITÉ
Plus spacieux, plus cossu

La nouvelle plate-forme sur laquelle repose le Touareg 2010 lui offre un empattement de 2,893 m, soit 3,8 cm de plus qu’avant. Cette petite majoration profite aux places arrière ainsi qu’au compartiment à bagages. Les passagers arrière voient ainsi leur espace aux genoux passer de 6,8 à 10,4 cm et, comme la garde au toit a été améliorée en dépit de la hauteur de caisse revue à la baisse, la sensation d’espace est bien réelle.
A l’avant, les sièges ont été totalement repensés afin d’offrir un meilleur confort sur les longues distances. Leur réglage est entièrement électrique. Les flancs de leur dossier intègrent deux coussins d’air pneumatique qui permettent d’améliorer le maintien latéral en virage. Précisons encore que, pour ajouter à leur confort, le conducteur et son passager avant disposent de 5,5 cm de plus pour leurs épaules et de 4,5 cm supplémentaires au niveau des coudes.
L’habitacle du Touareg offre désormais une modularité digne d’un monospace ou d’un break grand volume. La banquette arrière peut coulisser sur 16 cm et l’inclinaison de ses dossiers est réglable sur trois positions.
En option, cette banquette asymétrique 60/40 de série peut être déverrouillée par une commande électrique, depuis le coffre ou depuis le côté du siège conducteur.
Selon le positionnement de la banquette, le coffre a un volume de chargement pouvant aller de 580 à 1.642 litres. L’ancien Touareg se contentait de 555 et 1.570 litres. A l’occasion, le nouveau Touareg pourra jouer les déménageurs !
ÉQUIPEMENTS
La part belle au high-tech

Les gros SUV n’intéressent plus aujourd’hui que des amateurs de voitures haut de gamme qui en apprécient la polyvalence comparés à de plus classiques berlines. Inutile donc de proposer une version « de base » pour le nouveau Touareg qui n’est disponible qu’en deux finitions particulièrement huppées, Carat et Carat Edition.
Le Touareg Carat embarque bien entendu un ESP, mais celui-ci dispose d’une fonction « stabilisateur de remorque. Question sécurité, à ses airbags ultra-performants et à ses appuie-tête réglables en hauteur et en profondeur, le Touareg Carat ajoute des fixations ISOFIX, un assistant de démarrage en côte, la régulation de vitesse en descente, des phares antibrouillard, un éclairage diurne, des feux stops adaptatifs (feux de détresse automatiques en cas de freinage d’urgence) et, bien sûr, sa transmission intégrale, équipée ici de quatre blocages de différentiel électroniques qui freinent les roues en perte d’adhérence.
Question confort, le Touareg Carat vous fait bénéficier de rétroviseurs extérieurs rabattables te réglables électriquement, d’une climatisation automatique bi-zone, d’un intérieur cuir, de sièges avant chauffants et réglables électriquement, d’une banquette arrière modulaire, d’un système radio à commande par écran tactile avec chargeur 6 CD intégré et 8 HP, du système Stop & Start (motorisations V6 uniquement), de la récupération de l’énergie au freinage... et de bien d’autres choses encore.
La finition Carat Edition, dont bénéficient d’office les Touareg Hybride et V8 TDI, se distingue par sa sellerie cuir Nappa, son nouveau système de radionavigation, son toit ouvrant panoramique, sa préparation téléphone Bluetooth et son système d’accès sans clé. A l’extérieur, cette finition se distingue par des projecteurs bi-xénon avec feux de croisement statique et dynamique et par des jantes de 18’’.
Les Touaregs V8 TDI et Hybride se distinguent par des équipements spécifiques : pédalier et seuils de portes en aluminium, application en bois précieux sur la planche de bord et suspensions pneumatiques avec compensateur de roulis adaptatif.
Du côté des options, la liste est longue ! De toute une série de jantes alliage (jusqu’à 20’’) aux sièges arrière chauffants (341 €), en passant par le chauffage stationnaire programmable (1.192 €) ou encore la suspension pneumatique dynamique avec correcteur automatique d’assiette (3.269 €), il y a de quoi gonfler généreusement la note.
Les amateurs de gadgets high-tech pourront s’offrir le système d’affichage de l’environnement « Area View » qui, grâce à quatre caméras extérieures, permet de visualiser l’environnement à 360° du véhicule sur l’écran multimédia. Pratique en ville pour manœuvrer dans les espaces réduits, ce système trouve également son utilité en tout-terrain où il permet de visualiser des pièges qu’on ne peut que deviner lorsqu’on est au volant.
Si le Touareg est capable de s’aventurer dans les chemins creux avec sa transmission intégrale de série, ceux qui veulent vraiment se livrer au franchissement auront tout intérêt à retenir le pack « Terrain Tech » (1.740 €) qui comprend une gamme de rapport courts, un verrouillage du différentiel arrière, un différentiel central à régulation électronique et verrouillable, une carrosserie surélevée de 10 mm à lm’avant et de 15 mm à l’arrière, sans oublier un réservoir de 100 litres. Ainsi paré, le Touareg est pratiquement prêt pour le raid !
MOTORISATIONS
2 l/100 km en moins !

Si le nouveau Touareg consomme nettement moins que par le passé, c’est bien sûr grâce à sa conséquente perte de poids et à l’amélioration de son aérodynamisme, mais c’est aussi grâce aux modifications apportées à ses mécaniques qui bénéficient toutes d’un système de gestion thermique amélioré qui facilite la montée en température du moteur.
La motorisation de base est un V6 3.6 l FSI de 280 ch qui, grâce à de nombreuses modifications (module de gestion, système Stop & Start, récupération de l’énergie cinétique, diminution des frottements internes...), consomme 2,5 litres de moins que le modèle précédent. (9,9 l/100 km) et rejette 236 g/km de CO2, soit 60 g/km de moins qu’auparavant.
Le second V6 est une version revue du bien connu V6 3.0 l TDI. Comme lui, il développe 240 ch mais il consomme 1,9 l de moins aux 100 km, soit 7,4 l/100 km Ses émissions de CO2 ont été réduites de 49 g/km par rapport à l’ancien V6 TDI et de 24 g/km par rapport à l’ancienne version Bluetechnologie de 225 ch. Comme le V6 essence, le V6 TDI bénéficie d’un Stop & Start et d’un système de récupération d’énergie cinétique.
Le plus gros moteur disponible pour le Touareg 2010 est un nouveau V8 TDI de 4.134 cm3 de cylindrée et d’une puissance de 340 ch. Il développe un couple maxi fabuleux de 800 Nm (de 1.750 à 2.750 tr/min) et propulse le Touareg à plus de 240 km/h tout en ne consommant que 9 ,1 l/100 km, un chiffre presque ridicule compte tenu de la puissance et des performances offertes.
Toutes ces motorisations sont uniquement accouplées à une boîte automatique à 8 vitesses dont les deux derniers rapports tirent délibérément très long afin de faire baisser la consommation sur autoroute.
COMPORTEMENT ROUTIER
Plus agile et toujours aussi confortable

C’est au volant d’un Touareg V8 TDI que nous nous lançons à l’assaut de la petite route de montagne qui nous emmène vers le terrain d’essai 4x4. Avec ses 340 ch et son couple « camionnesque », il y a du répondant sous la pédale d’accélérateur. La perte de poids et la suspension pilotée qui jugule efficacement les mouvements de la caisse rendraient presque le Touareg agile ! Les virages se négocient à des allures assez surprenantes et seul le gabarit imposant oblige à modérer l’allure dans les portions étroites.
Des Touareg V6 TDI équipés du pack « Terrain Tech » nous permettent de goûter ensuite aux joies du franchissement... mais pas à ses difficultés car l’électronique veille. Alors que la pratique du tout-terrain réclamait autrefois muscle, finesse, savants dosages et sens du terrain, elle est aujourd’hui d’une dérisoire facilité. Le système anti-patinage exploite au maximum le peu d’adhérence disponible et le système de frein en descente vous permet d’attaquer des pentes abruptes faites de pierres roulantes sans avoir rien d’autre à faire que tenir le volant. Du coup, même avec ses pneus de série, bien vite transformés en slicks par la boue des ornières, nos Touareg V6 TDI se jouent de toutes les difficultés.
C’est au volant d’un Touareg V6 TDI « normal » que s’effectuera le retour. Avec les suspensions classiques, les prises de roulis sont sensiblement plus marquées qu’avec la suspension pilotée, ce qui n’empêche pas le confort de roulage d’être particulièrement remarquable. Les 240 ch sont bien suffisants pour atteindre des vitesses inavouables et, tel quel, le Touareg est un excellente machine à rouler.
A RETENIR

● Plus de 200 kg... en moins !
● Plus de 2 l/100 km... en moins !
● Remarquables capacités de remorquage
● Un malus qui passe de 1.600 à 750 € pour le V6 TDI
Les plus
Comportement routier
Finition remarquable
Motorisations efficaces et sobres
Excellente boîte automatique
Equipement généreux et options high-tech innovantes
Les moins
Encombrement
Image « gros 4x4 »
Prix
D.Allignol