Essai Volvo S40 2.0D Summum 2004 : une moyenne qui voit grand !

Imprimez cet article

(date de l'essai : juillet 2004) Ils sont nombreux les acheteurs de véhicules haut de gamme qui souhaitent acquérir une voiture d'un gabarit inférieur à leur grande berline sans pour autant perdre quoi que ce soit en confort, en équipement, en sécurité et en plaisir de conduite. La "petite" dernière de Volvo est faite pour eux.

Vous trouvez que la nouvelle S40 ressemble à une S80 en réduction ? C'est voulu et cela traduit la volonté de ses concepteurs de condenser dans une voiture de 4,47 m toutes les propriétés essentielles d'une berline de 4,82 m.
La S40 fait cependant évoluer le style désormais caractéristique des Volvo actuelles. Elle affine sa face avant dont les surfaces fluides et régulières, de même que les coins arrondis, ont été dessinés de façon à réduire les conséquences d'un choc avec un piéton ou un cycliste. Elle adopte aussi un arrière coupé net selon un plan inversé, comme la poupe d'un voilier. Volvo souligne d'ailleurs que si l'on examine la voiture du dessus, sa carrosserie rappelle les formes d'une coque de bateau, avec une proue arrondie, une section centrale plus large et une poupe plus étroite. Sensée procurer un sentiment de compacité et de sportivité, cette forme en "coque de bateau" a aussi un autre mérite, celui de contribuer aux excellentes qualités aérodynamiques de la voiture.

Une excellente plate-forme
La carrosserie de la S40 repose sur une plate-forme qu'elle partage avec le Ford C-Max et la Mazda3. Compte tenu de l'excellent comportement routier offert par l'allemande et la japonaise, on ne peut que s'en féliciter. Solidement campée sur des voies larges et des roues rejetées aux quatre coin de sa carrosserie de manière à réduire au maximum les porte-à-faux avant et arrière, la S40 fait à la fois preuve d'équilibre et de dynamisme. Le train avant est précis et l'essieu arrière multibras offre un certain degré de direction passive qui aide au placement en courbe tout en contrecarrant les dérives excessives. Précisons en passant que toutes les S40 sont placées sous la surveillance d'un système antipatinage et d'un contrôle de trajectoire qui, même sur le mouillé et à un rythme soutenu, sont très rarement sollicités. Voilà qui suffit à prouver les qualités de motricité du train avant et l'excellent équilibre général de cette berline capable d'accepter sans broncher des mécaniques dont la puissance culmine à 220 ch.

Un intérieur à la fois zen et high-tech
Si la S40 ressemble extérieurement à ses grandes sœurs S60 et S80, elle s'en distingue par le traitement de son habitacle. Ce qu'on remarque en premier, bien sûr, c'est cette élégante console centrale, dégagée et extrêmement fine qui relie le tunnel central à la planche de bord. Très high-tech, cette mince feuille revêtue selon les finitions, soit d'aluminium, soit d'un plastique translucide fumé, reçoit les commandes du système de ventilation dans sa partie inférieure, celles de l'autoradio et du téléphone dans sa moitié supérieure. Derrière cette console est aménagé un compartiment de rangement accessible par le côté, aussi bien par le conducteur que par le passager. Sa présence est la bienvenue car les bacs de rangements des contre-portes sont ridiculement petits et pratiquement inutilisables.
La S40 a beau être moins imposante que ses grandes sœurs, elle n'en offre pas moins de grands sièges hyper confortables qui, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière, permettent de voyager de longues heures sans la moindre fatigue. Quant à la position de conduite, elle sera idéale pour tous les gabarits grâce aux multiples réglages du siège conducteur et à un volant ajustable en hauteur comme en profondeur.

Un équipement résolument haut de gamme
Dès le premier niveau de finition Kinetic, la S40 fait preuve de générosité : une panoplie d'airbags, toutes les aides électroniques actuellement disponibles sur le marché, un autoradio de qualité, des sièges avant réglables en hauteur, une climatisation manuelle mais à réglages séparés droite/gauche, une banquette arrière rabattable 60/40 qui permet de faire passer la contenance du coffre de 404 à 883 dm3, un dossier du siège passager avant rabattable, un volant gainé cuir réglable dans les deux plans… il y a déjà beaucoup plus que l'indispensable. A cela le second niveau Momentum ajoute une climatisation automatique, des phares antibrouillard, un régulateur de vitesse, un ordinateur de bord, un détecteur de pluie, des commandes audio au volant plus quelques autres commodités telles que qu'un système de fixation pour les provisions dans le coffre. Quant au niveau Summum, il porte bien son nom en offrant en plus une sellerie cuir, des phares bi-Xénon, des sièges conducteur et passager à réglages électriques et chauffants, ainsi qu'une très belle peinture métallisée ou Perle. A cela s'ajoute de multiples options (9 dessins de jantes différents, systèmes audio sophistiqués, système de navigation…) ainsi que de nombreux accessoires allant du porte-vélos à la tablette pour PC portable.

5 motorisations
En essence, la S40 reçoit un quatre cylindres 1.8 l de 125 ch, et trois 5 cylindres en ligne, un 2.4 l disponible en 140 et en 170 ch ainsi qu'un 2.5 l turbo de 220 ch qui peut être associé à une transmission à 4 roues motrices. En Diesel, elle bénéficie de l'excellent 2.0 l turbo étudié en commun par Ford et PSA. Ce moteur tonique lui convient tout particulièrement. Avec ses 136 ch, il procure à la suédoise des performances qui la placent tout au sommet de sa catégorie. Il est associé à une boîte mécanique dont les six rapports sont idéalement étagés. La commande est précise mais relativement ferme et l'on regrettera (comme sur la Jaguar S-Type !) que la marche arrière puisse s'enclencher par erreur lorsqu'on veut passer la première. Gênant dans les embouteillages ! Un autre petit regret concerne la faible contenance du réservoir (55 l seulement) qui ne permet pas de profiter de la sobriété de la mécanique. On doit ravitailler trop souvent (tout est relatif !) et c'est d'autant plus rageant que le confort procuré par la S40 permettrait sans problème de couvrir des étapes de plus de 1.000 km sans la moindre fatigue. Mais c'est bien la seule "vraie" critique que l'on puisse adresser à cette suédoise qui, grâce à ses grandes qualités, au premier rang desquelles figurent un très bon rapport prix/performance, une excellente finition et un équipement généreux, se pose en rivale directe des productions germaniques comme l'Audi A4 ou la BMW série 3.