Mondial de l'auto 2010 : le néo-rétro... ou le retour de nos rêves d'enfants !

C’est Volkswagen qui a tiré le premier avec sa New Beetle, interprétation moderne de celle qui s’appelait chez nous « Coccinelle ». Créée au départ pour animer les stands VW des salons automobiles américains sur lesquels les nouveautés faisaient quelque peu défaut, la New Beetle fut présentée pour la première fois au Salon de Detroit 1994 sous la forme d’un concept-car baptisé « Concept 1 ».

Le succès est phénoménal et les concessionnaires VW américains vont bien vite presser les responsables de la marque de mettre en production celle qui ne pouvait s’appeler que « New Beetle », « nouveau scarabée » en bon français, ce coléoptère ayant été choisi par tous les autres pays du monde, sauf la France, pour surnommer celle qui avait été dévoilée officiellement le 26 mai 1938 sous un nom bien dans l’air du temps d’alors : KdF pour « Kraft durch Freude » (la force par la joie).

Increvable et économique à l’usage, la Coccinelle va bien vite aussi séduire les teen-agers qui, après avoir connu à son volant, l’ivresse de la liberté vont faire d’elle, dans les années 68, l’un des symboles du rejet de la société de consommation, une anti-voiture dont la modestie ridiculise les grosses, lourdes et orgueilleuses américaines inutilement chargées de chrome.

Mais mieux que les plus longs discours, les chiffres suffisent à expliquer pourquoi le Coccinelle est un mythe aux Etats-Unis : sur les 16,5 millions de Coccinelle vendues jusqu’en 2003, 15 millions l’ont été à des automobilistes américains. De quoi donner naissance à un colossal vivier de clients désireux de s’offrir une cure de jeunesse... en renouant avec leur passé !
Toujours est-il que le succès de la New-Beetle a donné quelques idées à nombre d’autres constructeurs. La preuve !

La nouvelle Mini a été lancée en 2001, soit à peine un an après l’arrêt de son aïeule. Depuis, son succès ne se dément pas et BMW, propriétaire de la marque, ne cesse d’étoffer la gamme de versions qui prennent de plus en plus de liberté avec la Mini originelle : Mini Cabrio, Mini Clubman, Mini Countryman (disponible en 4roues motrices) et bientôt Mini Coupé.

Lancée 50 ans tout juste après son ancêtre, la nouvelle Fiat 500 est une géante en comparaison : 3,54 m contre 2,97 m ! Et un monstre de puissance aussi puisque, si la première a fait ses premiers tours de roues avec un bicylindre vertical de 479 cm³, disposé à l'arrière et délivrant 13 ch, la nouvelle dispose de motorisations dont les puissances s’échelonnent de 70 à 100 ch pour la 500 « normale » et de 135 à 160 ch pour la sulfureuse déclinaison Abarth.

C’est en 1954 qu’est née l’une des automobiles les plus mythiques, la fabuleuse Mercedes 300 SL Gullwing (ailes de mouette), une appellation qu’elle dut à ses portes... papillon. Sorte de supercar avant l’heure, elle était animée par un six cylindres en ligne de 3 litres qui était incliné de 50° sur la gauche pour autoriser un capot bas. Emprunté à une paisible berline pour laquelle il ne développait que 115 chevaux en version carburateur, le six cylindres monté sur la 300 SL bénéficiait d’une injection directe mécanique Bosch qui faisait passer sa puissance à 240 ch.

En voilà une qui n’a pas à jouer la carte du néo-rétro puisqu’elle est « rétro » tout court. Depuis son lancement en... 1936, la Morgan 4/4 a conservé son essieu arrière rigide, son châssis-poutre en acier galvanisé et ses éléments de carrosserie en aluminium montés sur une structure... en bois, sans oublier, bien sûr, la lanière en cuir de mouton qui sécurise la fermeture du capot.

Sous ce long capot se sont succédé en revanche nombre de motorisations, la dernière en date étant un moderne 1.6 l qui ne développe que 115 ch, une puissance largement suffisante pour animer une auto qui ne pèse que 800 kg. Une autre réminiscence du passé !