Date de commercialisation : juillet 2000 / Date de l'essai : mai 2000
Les responsables d'Audi ont le mérite d'être clairs. Pour eux, l'audi A2 est une voiture avant-gardiste, une voiture rare, une voiture de luxe. Ce préambule à la présentation de leur dernier petit « bijou » eut au moins le mérite de moins faire tousser les journalistes présents lorsqu'ils prirent connaissance de son prix ! Mais laissons de côté ces basses considérations matérielles pour nous pencher sur tout ce qui fait de l'Audi A2 une voiture réellement à part.
LES BIENFAITS DE L'ALUMINIUM
Pour Audi, l'avenir de l'automobile semble devoir obligatoirement passer par l'aluminium. Ce matériau offre en effet l'avantage d'être beaucoup plus léger que l'acier. Voilà qui permet de compenser efficacement la prise de poids généralisée des voitures modernes, alourdies d'équipements de confort et de sécurité de plus en plus nombreux.
Mais les avantages de l'aluminium par rapport à l'acier ne se limitent pas à une simple question de poids :
L'aluminium a donc de forte chance d'être le matériau incontournable d'un avenir automobile que l'Audi A2, en véritable pionnière, se charge d'explorer.
UN COEFFICIENT RECORD DE PÉNÉTRATION DANS L'AIR
Si les économies d'énergie passent par une réduction du poids de nos voitures, elles sont également tributaires de leur résistance à l'avancement. Là encore, l'Audi A2 montre la voie. En dépit de ses lignes très structurées, la petite berline de chez Audi, avec son Cx de 0,28, affiche les meilleures valeurs aérodynamiques de sa catégorie. Et la version « 3 litres » qui ne sera pas importée en France fait encore mieux avec son Cx de 0,25 ! Voilà qui permet à l'A2 de rouler vite tout en consommant peu.
Voilà aussi pourquoi elle peut se contenter d'un « petit » moteur de 75 ch seulement. Une puissance suffisante pour les motoristes d'Audi qui estiment que le gain de poids obtenu sur la coque autorise des performances équivalentes à celles d'un véhicule tout acier délivrant entre 90 et 100 ch. Le moteur de l'A2 est donc un 4 cylindres de 1390 cm3 entièrement en aluminium (lui-aussi) qui délivre sa puissance maxi à 5.000 tr/mn et son couple de 126 Nm au régime de 3.800 tr/mn. Il est accouplé à une boîte manuelle 5 rapports dont la commande est irréprochable. Très souple à bas régime, ce moteur accepte volontiers de grimper dans les tours. Et comme la boîte tire plutôt long, on est souvent tenté d'exploiter cette caractéristique pour rouler à un rythme soutenu. Dans ces conditions, la consommation s'envole et la capacité du réservoir (34 litres seulement !) limite considérablement l'autonomie.
Ne quittons pas le chapitre moteur sans mentionner la facilité de maintenance de la mécanique de l'Audi A2. Première voiture de série au monde à disposer de ce que l'on appelle un « module d'entretien », elle remplace la traditionnelle calandre par un volet rabattable derrière lequel prennent place la jauge et la goulotte de remplissage d'huile ainsi que la tubulure de remplissage du liquide du lave-glace. Il n'est donc plus nécessaire d'ouvrir le capot moteur qui, en revanche, peut être déposé intégralement à l'atelier une fois défaites les fixations rapides placées derrière le volet d'entretien.
Ce concept de maintenance particulièrement appréciable est complété par un allongement de la périodicité des révisions : jusqu'à deux ans et 30.000 km pour la version 1,4 essence et jusqu'à 50.000 km pour la très prochaine A2 1,4 Tdi équipée d'un trois cylindres 1.422 cm3 turbo Diesel à injection directe de 75 ch.
COMPORTEMENT ROUTIER : ENCORE UN PETIT EFFORT !
Plusieurs éléments garantissent à l'Audi A2 un comportement routier sécurisant (tant que l'on roule à des allures « normales »...) :
A très (trop !) grande vitesse sur des autoroutes espagnols bien défoncés il est vrai, les mouvements de pompage des suspensions engendrent des réactions qui, si elles ne sont pas dangereuses, incitent cependant très vite à lever le pied dans les grandes courbes.
Sur les petites routes en revanche, on peut se permettre de brusquer la petite Audi qui se cale alors plus fermement sur ses appuis. Il est alors possible d' adopter un rythme presque sportif, l'ESP se chargeant de rectifier les pertes d'adhérence du train avant lorsque le bitume est détrempé.
En ce qui concerne le confort de roulage, le bilan est plutôt positif même si les suspensions éprouvent parfois un peu de mal à filtrer les irrégularité de la chaussée à basse vitesse.
LE CONFORT ET L'ÉQUIPEMENT D'UNE GRANDE
Comme dans toutes les Audi, le volant réglable dans les deux plans et le siège conducteur réglable en hauteur permet de trouver une position de conduite idéale, légèrement surélevée. Voilà qui favorise la visibilité, gênée toutefois en virages par l'épaisseur des montants du pare-brise.
Conducteur et passager font face à une planche de bord très agréablement dessinée qui respecte la tradition Audi par la qualité des plastiques employés et par la précision de leur assemblage.
A l'arrière, les deux passagers disposent d'une place conséquente pour leurs jambes grâce au concept « Space Floor » qui, en bon français, pourrait se traduire par « plancher arrière surbaissé ».
Débarrassé d'une roue de secours remplacée par un kit de réparation et de gonflage, le compartiment à bagages offre une contenance de 390 dm3 pouvant aller jusqu'à 1 .085 dm3 une fois la banquette arrière rabattue. Signalons à ce propos que les deux sièges arrière sont repliables séparément et même totalement amovibles.
L'équipement de série est à la hauteur du prix demandé. La climatisation automatique est de série ce qui est très appréciable compte tenu du fait qu'il est pratiquement impossible de rouler avec une vitre ouverte sans générer d'insoutenables bourdonnements à l'intérieur de l'habitacle.
Ce petit désagrément mis à part, il fait bon vivre à l'intérieur de la petite Audi A2. Déjà fort bien pourvue d'origine, elle peut carrément jouer à la voiture de luxe grâce à une généreuse liste d'options offrant, pour ne citer que les principales :
Il suffit d'y mettre le prix !
TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE L'AUDI A2
D. Allignol