Date de commercialisation : septembre 2001 / Date de l'essai : mars 2000
Lancé aux Etats-Unis à l'automne 1997, le Mercedes Classe M a fait, au printemps 1998, une entrée tonitruante sur le marché européen du 4x4 haut de gamme.
En effet, sans aucune motorisation Diesel, ce luxueux SUV (Sport Utility Vehicle) a réussi à s'y faire une place enviable avec une surprenante rapidité. La preuve : en France, il s'est immatriculé en 1999 1 536 voitures ML, ce qui représente une impressionnante pénétration de 21% dans un segment pourtant alors « diéselisé » à plus de 80% !
L'arrivée d'un moteur Diesel sur le Mercedes Classe M vise à booster ses ventes. Mais Mercedes semble avoir prévu le coup : le Mercedes ML 270 CDI (c'est son nom ) sera fabriqué à Graz en Autriche, et non pas à Tuscaloosa en Alabama (USA) où sont produits à une cadence maximum ses frères à essence.
De là à prévoir de sérieux chamboulements dans la hiérarchie des 4x4 de luxe, il n'y a qu'un pas... que nous nous dépêchons de franchir.
Mercedes dispose d'une imposante batterie de très bons moteurs Diesel dont les puissances s'échelonnent de 90 à 197 ch. Le constructeur allemand semble avoir fait le juste choix en optant pour le turbo Diesel 270 CDI, un moteur dont la berline Mercedes Classe E était jusqu'alors la seule à disposer.
Il s'agit d'un cinq cylindres en ligne à injection directe «Common Rail», pourvu de surcroît d'une culasse à 4 soupapes par cylindre, d'un turbocompresseur à géométrie variable VNT et d'un système de refroidissement de l'air d'admission. Une belle carte de visite !
Pour adapter cette très moderne mécanique aux exigences de la conduite hors-piste, les motoristes de Mercedes en ont amélioré la courbe de couple. Le 270 CDI délivre ainsi un couple maximum de 370 Nm (et même 400 Nm avec la boîte automatique) sur une plage de régime allant de 1.800 à 2.600 tr/mn.
Pour mieux fixer les idées, il suffit de savoir que le couple du 270 CDI est identique à celle que délivre le V8 4.266 cm3 essence de 279 ch du ML 430.
Pour obtenir cette valeur conséquente, garante d'une extrême souplesse, il a juste fallu sacrifier un peu de puissance. En passant du capot de la Mercedes Classe E à celui du Mercedes Classe M, le 270 CDI ne perd que 7 petites chevaux (163 ch au lieu de 170).
Le Mercedes ML 270 CDI dépasse sensiblement les 2 tonnes. Mais il en faudrait plus pour impressionner sa redoutable mécanique.
Parfaitement secondé par une boîte manuelle six rapports très agréable à manipuler (Mercedes a fait d'énormes progrès sur ce point) ou par une boîte automatique aux 5 rapports parfaitement étagés, le cinq cylindres turbo sait faire parler la poudre : il propulse le Mercedes ML 270 CDI de 0 à 100 km/h en moins de 12 secondes et permet d'atteindre (sur circuit, bien sûr !) une vitesse maximum d'environ 185 km/h. Le tout dans un silence admirable et au prix d'une consommation plus que raisonnable.
Conduit aux « allures légales », le Mercedes ML 270 CDI ne dépasse jamais les 10 litres aux 100 kilomètres.
Comme tous les 4x4 de luxe le Mercedes ML a une vocation routière affirmée. Le souffle inépuisable du moteur, la tenue de cap impériale, l'excellent amortissement, l'absence de bruits d'airs indésirables et la bonne visibilité procurée par la position de conduite surélevée font, des plus longs trajets routiers ou autoroutiers, d'agréable promenades de santé.
Sur les toutes petites routes, le Mercedes ML 270 CDI est loin d'être aussi pataud que son gabarit... et son poids le laisseraient supposer. Ses quatre roues motrices permanentes sont soudées à l'asphalte, la direction est précise (elle manque toutefois cruellement de rappel) et l'ESP, le fameux contrôle dynamique de stabilité, contient efficacement les éventuelles dérobades.
Quant aux freins, ils se révèlent aussi puissants qu'endurants... à condition de ne pas oublier, dans une descente de col par exemple, qu'ils ont plus de deux tonnes à retenir.
Même s'il y a fort peu de chances pour que les futurs propriétaires du Mercedes ML 270 CDI aillent jusqu'à le traîner dans la boue, force est d'avouer que ce gros 4x4 aux allures de break (ou l'inverse) est loin d'être ridicule en tout-terrain. Ses suspensions absorbent sans broncher les pires saignées et leur grand débattement contribuent à favoriser la motricité. En cas de patinage, c'est l'électronique qui intervient pour freiner automatiquement la (ou les) roue(s) coupable(s) d'affolement. L'ABS reste opérationnel même sur la gamme des vitesses courtes. Il est simplement réglé différemment pour autoriser un léger blocage des roues avant d'intervenir.
Ajoutez à tout cela une bonne garde au sol (20,3 cm), d'excellents angles d'attaque, un bon rayon de braquage, un couple moteur toujours présent sans oublier l'efficace réduction offerte par la boîte de transfert (il suffit d'appuyer sur un bouton pour passer de «longues» en «courtes»), et vous obtenez un 4x4 parfaitement civilisé, mais apte aussi à jouer les baroudeurs... stylés.
Avec une finition désormais digne d'une Mercedes et un équipement très complet (la liste des options est toutefois conséquente) en regard d'un prix de vente que Mercedes semble avoir voulu contenir, le Mercedes ML 270 CDI est assurément, grâce à son moteur, le plus homogène de la gamme Classe M. Il prouve en tout cas, qu'en 4x4 aussi, le Diesel a désormais rattrapé l'essence en terme de puissance et d'agrément.
> Cote - fiche technique Mercedes ML 1997
> Cote - fiche technique Mercedes ML 1998
> Cote - fiche technique Mercedes ML 1999
> Cote - fiche technique Mercedes ML 2000
> Cote - fiche technique Mercedes ML 2001
> Cote - fiche technique Mercedes ML 2002
> Cote - fiche technique Mercedes ML 2003
> Cote - fiche technique Mercedes ML 2004
> Cote - fiche technique Mercedes ML 2005
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> Cote - fiche technique Mercedes ML 2010
D. Allignol
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