Essai Peugeot 406 Coupé HDI 2001 : il suffisait d'oser !

Pour distinguer un Peugeot Coupé 406 essence du nouveau Peugeot Coupé Diesel HDI, mieux vaut, une fois n'est pas coutume, avoir l'oreille fine plutôt que l'oeil exercé.

Hormis l'embout factice (mais chromé) de l'échappement, le Peugeot Coupé 406 HDI est en effet strictement identique aux coupés essence. Mieux même, il s'attribue les jantes alliage 16'' de la version V6 à laquelle il emprunte également les réglages de ses trains roulants. 
 

Lancé en mai 1997, le Coupé Peugeot 406 a été dessiné par le célèbre carrossier italien Pininfarina. Et si ses lignes magnifiques et intemporelles ont, entre 1997 et 2001 , séduit près de 70 000 automobilistes européens, elles lui valent également d'avoir pu accéder, de son vivant, au rang de « Classique ».

C'est ce statut envié qui lui a permis d'échapper au restylage appliqué à la berline et au break en avril 1999. Le directeur du design de Pininfarina nous a par ailleurs juré que, jusqu'à la fin de sa carrière, le Peugeot Coupé 406 ne subirait aucune modification esthétique, la plus minime soit-elle. Tant mieux !

En 2000, sous l'effet des progrès réalisés par les nouveaux moteurs Diesel en économie comme en agrément d'utilisation, 42% des clients européens des segment M2 (moyenne gamme supérieure) et H (haut de gamme) ont été séduits par ce type de motorisation, réservé il n'y a pas si longtemps aux utilitaires, aux taxis et, presque honteusement, aux plus placides des berlines.

Le Diesel est alors présent partout, des petites citadines aux monospaces, des laborieux 4x4 aux limousines de prestige. Seuls quelques bastions lui échappent encore, celui des sportives (on n'est pas vraiment pressés !), des cabriolets et des coupés de grand tourisme. Avec le Peugeot Coupé 406 HDi, c'est ce dernier qui vient de tomber !

Peugeot estime alors que la clientèle est prête pour accepter l'idée d'une alliance entre une voiture d'exception et une motorisation Diesel techniquement très avancée. Cette affirmation, Peugeot la conforte par le fait que nombreux sont les possesseurs de Coupé 406 qui parcourent plus de 35.000 km par an, ainsi que par le succès des moteurs HDi, plébiscités par 60% des acheteurs de berlines 406.

En montant le meilleur de ses moteurs Diesel HDi dans le Peugeot Coupé 406, Peugeot est donc sûr de «capter» les vrais gros rouleurs épris d'élégance... tout en s'offrant au passage la petite satisfaction de brûler la politesse à BMW qui ne devrait plus hésiter bien longtemps désormais avant d'installer un six cylindres turbo Diesel sous le capot de son dernier coupé Série 3.

Ils apprécieront d'autant plus que le Peugeot Coupé 406 ne perd strictement aucune de ses qualités en passant au mazout. L'étrange sentiment procuré, sur le ralenti, par les bruits de castagnettes et les vibrations qui émanent de la mécanique encore froide, cède bien vite la place à un véritable plaisir de conduire dès que le HDi atteint sa température idéale de fonctionnement. Les bruits si caractéristiques propres à la plupart des mécaniques Diesel cèdent alors la place à un ronronnement si feutré qu'il est couvert par les bruits aérodynamiques dès que l'on dépasse 120 km/h.

S'il est agréable en ville grâce à son excellente souplesse, c'est sur autoroute que le Peugeot Coupé 406 HDi donne sa pleine mesure. Tout se passe sur le cinquième rapport, et il faut réellement voir son élan coupé par un 38 tonnes qui vous déboîte sous le nez pour recourir à la quatrième afin de relancer la voiture. A ce propos signalons en passant que les freins, empruntés à la V6 et donc pincés à l'avant par des étriers Brembo 4 pistons, sont aussi puissants qu'endurants et qu'ils bénéficient, comme toutes les 406 depuis octobre 2000, d'un système d'assistance au freinage d'urgence.

Sur les nationales roulantes, le Peugeot coupé 406 HDi est également à son affaire. Il enroule les grandes courbes avec une précision millimétrique et préserve le confort des passagers en se montrant pratiquement insensible au roulis. On «enroule» donc sans même jouer de la boîte de vitesses pourtant commandée par un mécanisme aussi doux que précis. Formidablement équilibré, le Peugeot Coupé 406 HDi doit véritablement être poussé dans ses derniers retranchements avant de vous prévenir de l'arrivée de la limite par un rassurant sous-virage.

Lourd et long, le Peugeot Coupé 406 est un peu moins à son aise sur les toutes petites routes de montagne. Il motrice pourtant parfaitement et son comportement n'est pas en cause, loin de là. Mais il n'a, de toute évidence, pas été conçu pour permettre à son conducteur de jouer les apprentis rallymen. De plus, dans les successions d'épingles, la plage d'utilisation somme toute réduite de la mécanique, fait que l'on hésite souvent entre une seconde qui fait tourner inutilement le moteur trop haut dans les tours et une troisième qui tire un peu long pour relancer avec toute l'efficacité souhaitée les 1 400 kg de la voiture.