Essai Suzuki Alto 2 2009 : mignonne et pas chère

Si Suzuki s’est jadis fait connaître en France avec ses petits 4x4, le constructeur japonais se lance aujourd’hui à fond dans la petite citadine ce qui, par les temps qui courent, est loin d’être une idée ridicule.
Après la Swift qui assure le gros de ses ventes en France (15 006 immatriculations en 2008) et la Splash, minispace élaboré sur la base de la Swift (2 943 immatriculations en 2008), Suzuki France réintroduit sa petite Alto sur notre marché… en parfait accord avec la devise de la marque the right car at the right time ou, en bon français, la bonne voiture au bon moment.

Trente ans après l’apparition de la toute première version, c’est donc une Alto de 7e génération qui fait son apparition sur le marché français, trois ans après l’arrêt de la commercialisation de l’Alto sixième du nom qui, assurément, avait beaucoup moins d’atouts dans son jeu que la nouvelle venue, à commencer par son physique beaucoup moins avenant.

Elaborée pour le marché européen et construite en Hongrie, la nouvelle Alto entend répondre à un cahier des charges tout à fait actuel qui impose une faible consommation de carburant, légèreté et compacité, le tout sans nuire au style et à la convivialité. Un objectif qui semble avoir été atteint par l’équipe de conception, comme nous avons pu le constater lors de la présentation européenne de la petite Suzuki dans les environs de Rome.

Le dessin de l’Alto est le fruit d’une longue réflexion et de longs séjours des designers de Suzuki à Paris et à Milan afin de mieux saisir les grandes différences existant entre le marché des mini-véhicules japonais et le marché européen des voitures compactes. Au Japon, toutes les petites voitures se doivent en effet de ressembler à des cubes alors qu’en Europe la préférence va toujours vers des lignes plus élancées… même si le « cube » commence à avoir de plus en plus d’adeptes qui apprécient son look « tendance ».

Avec sa bouche rieuse et ses grands yeux étonnés, la petite Alto joue les innocentes séductrices. De côté, le profil en coin de la carrosserie, associé à un toit légèrement en pente vers l’arrière et à des passages de roue affirmés, se charge de conférer à l’Alto une petite allure sportive. La forte inclinaison du pare-brise favorise quant à lui l’aérodynamisme, ce qui se traduit par un Cx (coefficient de pénétration dans l’air) de 0,30 seulement, une très bonne valeur pour une si petite voiture.

Longue de 3,5 m seulement, l’Alto mesure 24 cm de moins que la Splash et 26 cm de moins que la Swift. Autant dire qu’elle est taillée pour la ville. Ses roues rejetées au quatre coins de sa carrosserie favorisent certes l’habitabilité, mais mieux vaut ne pas avoir de trop longues jambes pour se sentir à l’aise à l’arrière. Pas de problèmes en revanche si ce sont des enfants qui prennent place sur la banquette où il sera facile d’installer les plus petits sur leurs sièges spéciaux grâce aux portes arrière, l’Alto n’étant proposée d’ailleurs qu’en carrosserie 5 portes.

Côté compartiment à bagages, l’Alto peut se targuer de battre le record… du plus petit coffre de la catégorie. Même la Smart fait mieux ! Il faut en effet se contenter de 129 cm3 sous ce que l’on n’ose plus appeler un cache-bagages ! Heureusement, le dossier rabattable (d’un seul tenant, hélas) de la banquette arrière permet de porter la contenance à 367 dm3, ce qui ne fait pas pour autant de l’Alto une déménageuse. Mais bon, on ne va tout de même pas demander à une voiture longue de 3,50 m d’offrir les mêmes avantages qu’un break mesurant 1,50 m de plus !

A l’intérieur, tout semble avoir été fait pour que rien ne traîne. Des espaces de rangement pour menus objets sont placés tout autour de l’habitacle. Chaque porte d'entrée possède une grande poche profonde de 300 mm avec une ouverture de 240 mm x 20 mm, suffisemment grande pour y glisser des atlas routier au format A4.

Le tableau de bord intègre deux porte-gobelets pouvant accueillir une bouteille de 500 ml ou une canette ; une poche idéale pour sacs à main, cartes et autres objets de même taille ; une boîte inférieure permettant de ranger cinq CD et un plateau éclairé où pourra idéalement prendre place un lecteur MP3. En outre, chaque porte arrière est pourvue d’une poche assez grande pour y loger une bouteille de 500 ml.

Compte tenu d’un prix de vente de 7 290 € seulement (bonus écologique compris), la version de base de l’Alto se montre assez généreuse puisqu’elle offre de série la direction assistée, un volant réglable en hauteur, des airbags frontaux, une banquette arrière rabattable et des rétroviseurs réglables (manuellement) de l’intérieur.

Pour 1 000 € de plus, la finition GL ajoute des airbags latéraux, des vitres avant électriques, un verrouillage centralisé à distance et une radio CD MP3. La climatisation manuelle, qui n’est pas disponible sur la version de base, est proposée en option (890 €) sur le niveau GL et n’est montée de série que sur les Alto équipées d’une boîte de vitesses automatique.

Du côté des options, la peinture métallisée est facturée 340 € et il faudra attendre un peu pour pouvoir équiper son Alto d’airbags rideaux et d’un ESP, deux équipements de sécurité indisponibles au moment du lancement.

Pas de Diesel au programme pour l’Alto. Voilà qui ne devrait pas freiner pour autant sa diffusion puisque son petit moteur à essence se révèle particulièrement sobre, Suzuki avançant une consommation normalisée moyenne de 4,4 l/100 km avec, à la clé, des émissions de CO2 s’élevant à 103 g/km seulement et donnant droit à un bonus de 700 €.

Le petit moteur de l’Alto est un 3 cylindres de 996 cm3 déjà présent sous le capot de la Splash. Il est accolé soit à une boîte manuelle à 5 rapports, soit à une boîte automatique classique à quatre rapports.

Comme tout bon 3 cylindres, ce bloc qui délivre 68 ch à 6.000 tr/min a une amusante sonorité sportive et se montre assez prompt à grimper dans les tours. Son excellente souplesse favorise les évolutions en ville mais, sur la route, il est nécessaire de lui « tirer » un peu dessus pour obtenir de bonnes relances. Et à ce petit jeu, les 4,4 l/100 km ont de fortes chances d’être difficiles à tenir !

Avec un rayon de braquage de 4,50 m seulement, l’Alto fait preuve d’une excellente maniabilité et confirme sa vocation citadine. Reste qu’elle est tout de même capable de sortir de la ville et d’affronter l’autoroute grâce à une vitesse maximum de 155 km/h qui ne vous met même pas à l’abri des radars.

A cette vitesse hautement répréhensible, la stabilité ne pose aucun problème. Idem sur les itinéraires plus tourmentés où, même sans le secours de l’ESP, l’Alto se montre toujours saine grâce à la bonne tenue de ses suspensions qui font toutefois preuve d’une certaine fermeté sur les grosses irrégularités, un petit défaut qui sera essentiellement ressenti par les passagers arrière.

● L’une des voitures les moins chères du marché
● Un bonus de 700 €
● Une grande facilité de conduite
● Second niveau de finition généreux en termes d’équipements

Les plus
Look sympa
Moteur pétillant et sobre
Bonne position de conduite
Comportement routier efficace et sécurisant

Les moins
Volume de coffre (très) limité
Suspensions assez fermes
Jolie planche de bord mais plastiques un peu « cheap »