Conseils & Actus
Notre essai Renault Clio II 2004 RS 2.0 16v vous présente une voiture au look sportif plus affirmé, avec des chevaux en plus sous le capot et un châssis plus réactif… Pour contrer la Peugeot 206 RC, la Clio RS prend du muscle, mais reste toujours aussi homogène.
Date de commercialisation : décembre 2004 / Date de l'essai : mars 2004
Au début de sa carrière en 2001, la plus sportive des Clio n'avait pas grand chose à craindre de son éternelle rivale la Peugeot 206.
La plus méchante des lionnes, la 206 S16, se contentait alors d'un 2.0 l de 138 ch alors que le 2.0 l de la Renault en offrait 172.
Et puis, en mai 2003, est arrivée la 206 RC et ses 177 ch. Pas question pour la Clio de ne pas réagir. On a sa fierté tout de même !
Un 2.0 l "plein" à tous les régimes
Le 2.0 litres de la Renault Clio RS ne se contente pas d'une sonorité plus rageuse à haut régime. Outre son double échappement mélodieux chargé de diminuer les contre-pressions internes nuisibles aux performances, il bénéficie de quelques petites modifications qui lui apportent un peu plus de "rondeur" encore.
Un nouveau collecteur d'échappement "3Y" (à la place d'un classique "4 en 1") accélère la vidange des gaz et permet un meilleur remplissage, au bénéfice de la puissance qui passe ainsi de 177 à 182 ch. Ce nouveau collecteur, grâce à la plus grande longueur de ses tubulures d'échappement, se charge également de générer un couple plus élevé à tous les régimes.
La régularité de la courbe de puissance est obtenue par une nouvelle calibration de l'injection associée à l'action d'un décaleur d'arbre à cames à l'admission. Le résultat ? Si le couple maxi est toujours de 200 Nm, il est obtenu à 5 250 tr/min, soit 150 tr/min plus tôt que sur l'ancien 2.0 l. Et comme on peut profiter de 80% de cette valeur dès 2 000 tr/min, il suffit d'écraser la pédale d'accélérateur pour obtenir, quel que soit le régime, une réponse aussi franche qu'immédiate.
Un châssis rigoureux qui préserve le confort
Du côté de la bonne tenue de ses trains roulants, la précédente Renault Clio RS n'était déjà pas mal lotie. Grâce à de nouveaux réglages, la nouvelle gagne encore en précision, mais aussi en homogénéité et en progressivité. Autant dire que l'on frise désormais le sans-faute.
Pour une plus grande stabilité à haute vitesse et une meilleure adhérence latérale en courbe, l'empattement a été augmenté de 13 mm et les voies ont été élargies : de 12 mm à l'avant et de 16 mm à l'arrière.
Pour améliorer la précision de placement du train avant, l'angle de chasse passe de 1°53 à 3° et les ressorts gagnent 10% en raideur, ce qui entraîne également un rappel accru de la direction qui, fort heureusement, conserve son assistance hydraulique. Rappelons en passant que toutes les autres Renault Clio bénéficient d'une direction assistée électriquement qui est loin de procurer le même feeling.
Le train arrière bénéficie d'une liaison renforcée entre le porte-fusée de roue et le bras de suspension. La résistance aux sollicitations transversales progresse ainsi de 15%, ce qui assure un maintien idéal du plan de roue lors d'efforts importants. Enfin, la barre anti-roulis arrière de 24 mm de diamètre (contre 22 mm sur l'ancienne version) amène un gain en raideur de 12%.
Et un peu plus de raideur encore au niveau des pneumatiques ! La Clio Renault Sport 2.0 16v Génération 2004 est la première à bénéficier de nouveaux Michelin Pilot Exalto qui offrent une précision et une adhérence maximale en conduite sportive. Plus larges (205/45 R16 au lieu de 195/45 R 16), ces nouveaux pneus contribuent également à accroître la motricité.
A force d'entendre parler de raideur accrue, on est en droit d'imaginer que la Renault Clio RS a considérablement perdu en confort. C'est oublier le savoir-faire des constructeurs français en matière de liaisons au sol. Sensiblement plus réactif que celui de l'ancienne Clio RS, le châssis de la nouvelle est ferme sans être raide. Il réussit à préserver le confort en absorbant les irrégularités de la chaussée, même à basse vitesse, et on n'arrivera jamais à mettre en butée ses suspension, même sur les plus fortes compressions encaissées à vive allure. Et cela reste vrai avec le châssis sport, encore plus rigoureux, qui est désormais proposé en option.
A 400 € seulement, le châssis sport s'impose !
On ne s'offre pas une Renault Clio RS 2.0 16v si l'on n'a pas, derrière la tête, l'envie de s'offrir de temps en temps un petit quart d'heure de conduite "active", sur une petite route bien tourmentée de préférence. Alors autant y aller carrément et faire le petit effort financier que réclame le châssis sport spécialement concocté pour elle.
Pour de trop nombreux constructeurs, la mise au point d'un châssis sport passe essentiellement par des ressorts plus courts qui abaissent la hauteur de la caisse et par un raffermissement général (ressorts, amortisseurs, barre anti-roulis) des suspensions. On retrouve tout cela sur la Renault Clio RS 2.0 16v châssis sport, mais les techniciens chargés de son étude n'en sont pas restés là.
On note également la présence, sur le train avant, de porte-fusées spécifiques équipés de plus gros roulements. Le maintien des roues avant sous fortes contraintes (accélérations, freinages, appuis en courbes) en sort renforcé. De plus, les points d'ancrage des biellettes de direction sur ces porte-fusées sont positionnées plus bas. Cette nouvelle épure de suspension favorise la réactivité du train avant et une réponse de direction plus instantanée.
Pour parachever ce nouveau châssis sport, l'architecture des pneumatiques Michelin, de même taille et de même sculpture que ceux de la version standard, est différente. Elle rend les Pilot Exalto un peu plus incisifs encore, avec une rigidité de dérive supérieure de 10% sous fortes sollicitations latérales… autrement dit en virage.
Un look discret… sauf en jaune !
Si notre voiture d'essai était équipée du châssis sport, elle bénéficiait également de l'une des deux teintes exclusives du programme de personnalisation Renault Sport, en l'occurrence un jaune Sirius particulièrement flashy.
C'est essentiellement grâce à cette belle "peinture de guerre" que notre Renault Clio ne passait pas inaperçue car les modifications esthétiques dont elle bénéficie se limitent à la présence de jantes alliage de 16 pouces gris anthracite dont le plus grand mérite est de rendre plus discrètes les poussières de frein qui ont tôt fait d'en maculer les branches.
Comme les autres Renault Clio RS, la "châssis sport" se distingue essentiellement des autres Clio par une arrière rendue plus agressive grâce à la présence du double échappement signalé plus haut.
Pas de quoi s'évanouir en pénétrant à bord où la note sportive est seulement apportée par :
Un mauvais point pour la position de conduite
Toujours très actuelles, les Renault Clio n'accusent le poids des ans que par une position de conduite qui, sans être inconfortable, ne correspond plus tout à fait aux standards actuels. On est assis trop haut et le volant, uniquement réglable en hauteur, est toujours trop incliné.
Et si l'on ajuste correctement l'assise du siège pour être tip top au niveau des jambes, le haut du volant ne s'atteint alors qu'en décollant les épaules du dossier, même lorsqu'il est redressé au maximum. Pas bon pour la grosse attaque ! Mais allez, on s'habitue à tout et on oublie ce petit désagrément dès que se fait entendre la sonorité bien pleine du moteur, le gage d'une sacrée réserve de puissance contenue.
Trop facile ???
Pour résumer, disons qu'avec la Renault Clio RS 2.0 16v châssis sport, on se contente de tourner le volant dans les virages… et pas beaucoup compte tenu de la réactivité de la direction ! On place les roues avant au millimètre, les roues arrière suivent sans broncher. Et l'on ressort ainsi de tous les virages, tiré en avant par des pneus qui motricent toujours parfaitement (même sur le mouillé), en se disant que l'on aurait pu facilement passer 20 bons km/h plus vite.
Autant dire qu'il est pratiquement impossible d'attendre les limites de la voiture sur route ouverte et qu'il faut vraiment la déséquilibrer volontairement par un très brutal levier de pied en courbe (et encore, ça ne marche pas sur les très bons revêtements !) pour noter une amorce de dérive du train arrière que l'ESP tolère gentiment… avant d'intervenir si le "pilote" n'a pas été plus prompt que lui à réagir.
En conclusion, force est d'admettre que :
Bref tout concourt à faire de cette Renault Clio RS 2.0 16v l'une des plus efficaces petites sportives du moment.
D. Allignol
Kia Niro
Peugeot 3008
Peugeot 308
Renault Clio V
Dacia Sandero
Création en cours...