Conseils & Actus
Le Grand Scénic est la réponse de Renault à l'évolution du segment des monospaces compacts dont les représentants sont de plus en plus nombreux à offrir 7 places.
Date de commercialisation : mars 2004 / Date de l'essai : mars 2004
Si Renault reste l'incontestable pionnier de la formule "monospace compact", il s'est fait, pour une fois, griller la politesse en terme d'inventivité par Opel qui fut le premier à offrir 3 rangées de sièges et 7 places dans son astucieux Zafira. Le succès de ce modèle sur le marché européen a poussé Volkswagen à concevoir deux versions de son premier monospace compact, l'une à 5 places et l'autre à 7 places. Quant à Toyota, conscient de la montée en puissance de la formule 7 places, il n'a pas hésité à remodeler intégralement son Corolla Verso, deux ans seulement après son lancement, afin de lui permettre lui-aussi d'accueillir 7 passagers.
Chez Renault, on avait depuis longtemps pris en compte l'émergence de ce nouveau marché et, dès le début de la conception du Scénic II, il avait été prévu d'en décliner une version 7 places. Mais Renault, "inventeur d'automobiles", se devait de se démarquer une fois de plus ! Le constructeur français est donc le premier à proposer deux offres de longueurs différentes pour un même modèle. Ce choix qui entraîne de plus profondes modifications que le simple ajout d'une troisième rangée de sièges dans le coffre (comme dans le Touran de Volkswagen) a été dicté par la volonté de ne pas imposer l'encombrement d'un sept places à 100% de la clientèle. Avec ses 4,49 m, le nouveau Renault Grand Scénic n'a plus en effet de compact que le nom. Il est d'ailleurs le plus long de la catégorie !
Comparé au Scénic II normal, le Renault Grand Scénic gagne 5 cm en empattement et 18 cm au niveau de son porte-à-faux arrière. Il mesure donc 23 cm de plus que son petit frère, 13 cm de plus que le Corolla Verso et 10 cm de plus que le Touran.
Signalons encore que le Grand Scénic mesure 13 cm de plus que le tout premier Renault Espace et 17 cm de moins que l'actuel Espace IV. De quoi constater en passant à quel point les monospaces classiques ont grandi tout en gagnant peu à peu un statut de voitures haut de gamme… évidemment beaucoup moins accessibles financièrement parlant.
D'où l'intérêt de ces monospaces compacts 7 places qui, aujourd'hui, reprennent à leur compte la philosophie conviviale et familiale des premières générations de "grands" monospaces.
Grâce à l'augmentation simultanée de l'empattement et du porte-à-faux arrière du Grand Scénic, les designers de Renault ont réussi à en préserver l'équilibre. Le "grand" conserve ainsi les lignes modernes et tendues du "court" et, pour un œil non exercé, il ne se reconnaîtra qu'à sa troisième vitre latérale généreusement agrandie dans le double but d'alléger son profil et de ne pas rendre claustrophobes les occupants de la dernière rangée de siège.
Cette dernière est constituée de deux sièges individuels escamotables qui s'effacent totalement sous le plancher lorsque le véhicule est en configuration 5 places. Ces deux "strapontins" se déploient très facilement et, après avoir basculé l'un des deux sièges latéraux de la seconde rangée, il est relativement aisé d'y accéder grâce au sensible agrandissement des portes arrière.
Mais en dépit d'une longueur supérieure à celles des autres "7 places", l'espace que réserve le Renault Grand Scénic aux occupants du dernier rang n'a rien d'exceptionnel. Comme le dit subtilement le dossier de presse, "les deux sièges de la troisième rangée permettent d'accueillir confortablement des passagers adultes de taille moyenne". En langage moins diplomatique, cela veut dire qu'ils sont avant tout destinés à de jeunes enfants ! Ces derniers y bénéficieront d'une ceinture trois points et seront à l'abri des chocs grâce à un berceau rapporté sur la structure arrière et à des longerons généreusement renforcés.
Si le Renault Grand Scénic n'apporte rien de mieux que ses plus proches rivaux en terme d'habitabilité, il profite de ses centimètres supplémentaires pour offrir le plus généreux compartiment à bagages de la catégorie. En configuration 7 places, sa contenance est de 200 dm3 alors que le Volkswagen Touran se contente de 120 dm3.
En configuration 5 places, sa capacité passe de 550 à 605 dm3 en fonction de la position des sièges du deuxième rang qui, vous l'aurez compris, coulissent sur 120 mm comme sur le Renault Scénic court. En revanche, il n'est plus possible de recentrer les deux sièges latéraux de la seconde rangée après avoir ôté le siège central, ce qui n'est pas bien grave puisque l'on achètera avant tout un Renault Grand Scénic pour avoir plus de places assises, et non pour en supprimer une !
Comme le Scénic II court, le Renault Grand Scénic offre un nombre conséquent d'espaces de rangements dont la capacité totale atteint 104 dm3 (91 dans le Scénic II) en dépit de la suppression des tiroirs aménagés sous les sièges du deuxième rang afin de dégager de l'espace pour les pieds des occupants du troisième rang. Le Renault Grand Scénic bénéficie en effet d'un espace de rangement supplémentaire fermé de 3 dm3 pour les passagers côté gauche et de deux trappes spécifiques de 8 dm3 chacune positionnées en arrière des passages de roue.
A cela peut venir s'ajouter un pratique coffre central coulissant de 12 dm3 placé entre les deux sièges avant. Mais cet ingénieux rangement, qui fait également office d'accoudoir et qui impose le frein à main automatique, ne fait pas partie de la dotation de la version Pack qui nous fut confiée pour cet essai.
Comme l'ensemble de la gamme Mégane II, le Renault Grand Scénic permet de combiner une ambiance foncée (Ambiance et Dynamique) ou claire (Expression et Privilège) à trois niveaux d'équipement (Pack, Confort et Luxe).
Comparée à la gamme Scénic II court, les versions d'accès "Base Authentique" disparaissent et le Renault Grand Scénic d'entrée de gamme (Pack Authentique ou Pack Expression) dispose donc d'une climatisation manuelle indispensable sur ce type de véhicule généreusement vitré.
Au delà, et en fonction des diverses finitions apparaissent des équipements de plus en plus sophistiqués comme les jantes alliage, la climatisation automatiquement régulée, la carte d'accès et de démarrage "mains libres", le régulateur/limiteur de vitesse, l'allumage automatique des phares ou le capteur de pluie.
Le Renault Grand Scénic pèse environ 100 kg de plus le court. Afin qu'il conserve un bon niveau de performance, Renault l'a privé des plus petites motorisations qui restent disponibles sur le Scénic II "normal". Disparaissent ainsi de sa palette de motorisations le 1.4 16v essence de 98 ch et le 1.5 dCi turbo Diesel de 80 ch.
La gamme essence se compose donc d'un 1.6 16v de 115 ch, d'un 2.0 16v de 136 ch et d'un tout nouveau 2.0 16v turbo de 165 ch. En Diesel on trouve un 1.5 dCi de 100 ch (le moteur de notre voiture d'essai) et un 1.9 dCi de 120 ch. Cette motorisation est assurément celle qui conviendra le mieux au Renault Grand Scénic… et qui sera très certainement la plus demandée.
Le 1.5 dCi de 100 ch ne démérite pas cependant. Il est remarquablement discret, ne vibre pas et fait preuve d'une bonne souplesse. Mais si sa puissance de 100 ch est respectable compte tenu de sa faible cylindrée, son couple contenu à 200 Nm à cause d'une boîte de vitesses incapable d'en encaisser plus, apparaît un peu juste pour garantir de bonnes reprises. Il ne faudra pas hésiter à jouer de la boîte de vitesse (dont le maniement n'appelle heureusement aucune critique) pour dépasser en toute sécurité… surtout avec 7 personnes à bord.
En matière de confort et de filtrage des inégalités de la chaussée, le Renault grand Scénic conserve une longueur d'avance sur ses plus proches rivaux. A cause de son poids plus élevé, il semble toutefois un peu plus sensible au roulis et au tangage que le Scénic court mais, même dans le cadre d'une conduite dynamique, ces mouvements "parasites" conservent une ampleur tout à fait raisonnable et n'incommoderont pas les passagers.
Quant à la tenue de cap, elle est rigoureuse tandis que les virages abordés à bonne allure prouve que le Renault Grand Scénic a conservé la même neutralité que le petit. Reste que, comme pour l'ensemble de la gamme Mégane II, la direction à assistance électrique est toujours un peu déroutante (du moins à l'attaque des premiers kilomètres) à cause de sa vivacité au point milieu qui impose en permanence de petites corrections.
Un petit défaut qui ne devrait pas empêcher le Renault Scénic II, boosté par son inédite offre courte et longue, de conserver, et de loin, la tête des ventes européennes de monospaces compacts… non sans chiper quelques clients à l'Espace !
D. Allignol
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