Essai Renault Laguna 3 2007 : 3 fois mieux ?

De plus en plus malmenées par les monospaces compacts, les berlines dites « familiales » n’attirent justement plus les familles ! Pour tenter de séduire une autre clientèle, elles misent aujourd’hui sur de nouvelles valeurs dont la principale est très certainement le plaisir de conduite. Voilà qui n’est pas pour nous déplaire ! Voilà aussi ce qu’on dû garder à l’esprit les ingénieurs de Renault tout au long de la conception de la Renault Laguna III.

Fabriquée à Sandouville, sur les mêmes chaînes que la précédente version, la Renault Laguna 3 repose sur la même plateforme qu’elle et lui chipe également les principes de ses suspensions. Le tout a cependant été copieusement retravaillé dans le but, clairement revendiqué, d’améliorer la vivacité et l’efficacité du comportement routier au plus grand bénéfice, donc, du plaisir de conduire.

Et comme ce plaisir passe d’abord par une caisse la moins soumise possible à des mouvements parasites du genre roulis ou plongée, la raideur des ressorts des suspensions a été majorée de 20 % à l’avant et de 50 % à l’arrière. Même traitement de choc pour les barres antiroulis avant et arrière, durcies respectivement de 80 et de 50 %.

En matière de comportement, le poids est aussi un ennemi. En dépit d’un équipement majoré et de dimensions revues à la hausse (+ 9,5 cm en longueur, + 3,5 cm en largeur et +1 cm en hauteur), la Renault Laguna 3 pèse une quinzaine de kilos de moins que la précédente version à motorisation égale. Bon, Renault triche un peu puisque la Renault Laguna 3 se dispense de roue de secours, un « gadget » qui pèse pas loin de 20 kg. Saluons toutefois la performance des ingénieurs de Renault à l’heure où toutes les nouvelles voitures, comparées à celles qu’elles remplacent, accusent souvent une surcharge pondérale d’une bonne centaine de kilos.

Avec un empattement (distance entre les roues avant et arrière) qui n’est majoré que de 1 cm par rapport à la précédente version, il ne faut pas s’attendre à des miracles de la part de la nouvelle Renault Laguna 3 en matière d’espace à bord.

L’habitabilité à l’avant est cependant très bonne, un peu moins à l’arrière en dépit des dossiers avant à coque mince qui permettent de gagner 2 cm au niveau des genoux.

Quant à la garde au toit, même majorée de 11 mm, elle n’empêchera pas les plus de 1,80 m de frôler le plafond. La Renault Laguna 3 reste toutefois dans la bonne moyenne mais est largement battue sur le plan de l’espace à bord par la nouvelle Ford Mondeo. Idem pour le compartiment à bagages qui offre une capacité pouvant varier de 450 à 1.377 dm3, la banquette arrière 1/3-2/3 une fois rabattue. L’Allemande, elle, offre de 528 à 1.448 dm3 pour caser toutes vos valises.

Pour son lancement, la Renault Laguna 3 dispose de deux motorisations essence et de quatre motorisations Diesel. A noter que tous les moteurs proposés sont systématiquement associés à une boîte de vitesses offrant six rapports, qu’elle soit manuelle ou automatique.

En essence, en attendant l’arrivée prochaine d’un 1.6 l 16 soupapes de 110 ch et celle, plus tardive, d’un V6 3,5 l issu de l’alliance Renault / Nissan, l’offre démarre avec un 2.0 l 16V de 140 ch et se poursuit avec un 2.0 l Turbo 16 soupapes de 170 ch uniquement accouplé à une boîte auto Proactive.

En Diesel, la Renault Laguna 3 s’offre un statut d’éco-leader avec son tout petit, mais étonnamment tonique, 1.5 dCi de 110 ch qui ne rejette que 136g de CO2 au km tout en étant capable de propulser ses 1.400 kg à plus de 190 km/h. Pas mal pour un 1.461 cm3, tout propre sur lui de surcroît !

Le second moteur Diesel est un 2.0 l dCi disponible en trois niveaux de puissance, 130, 150 et 170 ch, avec des couples respectifs de 320, 340 et 380 Nm. Quelle que soit la puissance retenue, cet excellent turbo Diesel se comporte pratiquement comme un moteur à essence avec des montées en régime rapides et constantes du ralenti à la zone rouge du compte-tours. Toutes les déclinaisons du 2 .0 dCi sont accouplées à des boîtes manuelles et seul le 150 ch peut bénéficier de la boîte automatique proactive. A signaler que ce groupe sera rapidement proposé avec tout un ensemble de technologies (filtre à particules, nouvelle vanne de recyclage des gaz EGR, évolution de l’injection…) qui lui permettront de répondre aux normes Euro5 2 ans avant qu’elles n’entrent en vigueur.

La Renault Laguna II était considérée comme étant la plus confortable de sa catégorie. En jouant la carte de la sportivité, la Renault Laguna 3, avec ses ressorts et ses barres antiroulis plus fermes, filtre un peu moins bien les petites irrégularités de la chaussée. Elle se révèle en revanche particulièrement efficace pour « gommer » les grandes ondulations. Au final, la Renault Laguna 3 réalise un très bon compromis entre un confort « à la française » un peu trop pépère et un confort « à l’allemande » un peu trop ferme.

Du coup, au volant, la Renault Laguna 3 fait preuve d’une vivacité accrue par rapport à sa devancière qui était, est-il bien utile de le rappeler, déjà particulièrement bien notée sur le chapitre du comportement routier. Toujours est-il que la direction plus directe et l’agréable sensation de virer (presque) à plat grâce aux suspensions durcies s’allient pour procurer beaucoup de plaisirs au « pilote » sur les itinéraires sinueux.