Passionnelles mais rationnelles ! Avec leur design "distinctif", les Renault Mégane 2 se démarquent dans un segment où beaucoup de voitures se ressemblent... ou se donnent des airs de monospaces compacts. Leurs lignes décapantes sont cependant loin d'être les seuls atouts des Renault Mégane 2 Berline et Coupé.
Date de la commercialisation : septembre 2002 / Date de l'essai : septembre 2002

Autant les anciennes Renault Mégane apparaissent aujourd'hui banales, autant les nouvelles ont une sacrée gueule ! Et si certains se disent choqués par le dessin de l'arrière qui, avec sa lunette verticale et sa malle saillante, rappelle celui de l'Avantime, il faut bien admettre que c'est lui qui confère toute son originalité à la nouvelle compacte de Renault. L'avant très fuyant est plus classique même s'il se pare des récents signes distinctifs de la marque (calandre à deux barreaux, gros logo...). Les optiques subtilement ascendantes contribuent à dynamiser le bloc avant en donnant naissance à l'arrête très marquée des ailes.
Le profil dégage à la fois une impression de robustesse et de sportivité : porte-à-faux courts, diamètre généreux des roues rejetées aux quatre coins d'une carrosserie offrant le plus grand empattement de la catégorie, arche des roues fortement galbée...
Pour Patrick Le Quément, Directeur du Design Renault, ce sont autant d'éléments "qui donnent l'impression que la Renault Mégane 2 est dans des starting-blocs tellement elle est propulsive".
Propulsive ! Un mot qui prend tout son sens lorsqu'on voit la Renault Mégane en action sur la route. Solidement posée sur des voies particulièrement larges, elle suggère à la fois agilité et bonne tenue de route. Nous allons avoir tout le loisir de le vérifier sur les quelques 600 km accomplis au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas au volant de Mégane équipées de quatre des cinq motorisations disponibles dès le lancement.
UNE RENAULT MÉGANE 2 À LA CARTE

Cinq motorisations (7 à terme), deux carrosseries, cinq niveaux de finition, quatre ambiances... En combinant le tout, les Renault Mégane 2 berline et Coupé vous donnent le choix entre pas moins de 66 versions... qu'il vous sera possible de personnaliser un peu plus encore en puisant dans la liste (raisonnable) des options !
Les niveaux de finition (Mégane, Pack, Confort, Sport et Luxe) se combinent donc avec quatre ambiances qui constituent chacune un ensemble au traité homogène. A l'exception du niveau d'équipement "entrée de gamme", le client aura systématiquement le choix entre au moins deux ambiances, l'une à dominante claire, l'autre à dominante foncée.
Pas de panique ! Les vendeurs seront équipés d'un logiciel permettant de visualiser, sur écran, les multiples associations d'ambiances et de finitions.
Un mot sur l'équipement pour signaler qu'il est plutôt généreux, notamment en ce qui concerne la sécurité passive. Dès le niveau de base "Mégane" on note la présence de 8 airbags... et même 10 sur le Coupé équipé d'airbags anti-glissement dans l'assise des sièges avant afin de compenser l'impossibilité de monter le système à double prétensionneur des ceintures de la berline.
L'ABS est monté de série dès ce premier niveau, tout comme la direction assistée, les vitres avant électriques, le volant réglable en hauteur et en profondeur, les rangements ménagés devant les sièges avant, l'ordinateur de bord et la Carte Renault, mais sans la fonction d'accès "main libre" qui n'est proposée de série qu'avec le niveau d'équipement Luxe.
Curieusement, l'ESP n'est proposé qu'en option sur l'ensemble de la gamme. Nos Renault Mégane d'essai en étaient équipées mais, même menées rondement (le mot est un peu faible !), elles n'ont jamais eu recours à ses services. (Voir plus loin).
UN HABITACLE ACCUEILLANT ET BIEN ASSEMBLÉ

En prenant place à bord, on note immédiatement les gros efforts réalisés pour soigner la présentation intérieure. La planche de bord fait appel à un revêtement "soft-touch" très agréable au toucher, les compteurs s'inspirent de l'univers de la moto et le frein à main de celui de l'aviation... L'ensemble, très sobre, prend toute sa valeur lorsqu'il adopte les harmonies claires des ambiances Expression et Privilège.
Les sièges avant très enveloppants se règlent en tous sens, tout comme le volant. Implanté beaucoup plus verticalement que dans les anciennes Renault Mégane, il permet de trouver une excellente position de conduite, très proche de celle que peuvent offrir les meilleures compactes allemandes, comme l' Audi A3 par exemple.
A l'arrière, la garde au toit est sensiblement égale à celle qu'offre une Peugeot 307 pourtant beaucoup plus haute. La place pour les jambes est cependant comptée et de grands adultes risquent de souffrir sur de longs trajets. Le coffre est légèrement plus petit que celui de l'ancienne Renault Mégane. Si vous voulez plus d'espace pour la petite famille, ou plus de place pour vos grosses valises, il vous faudra attendre la Renault Mégane 4 portes à coffre ou les deux versions de la Renault Mégane Scénic, dont une "longue" qui offrira 7 places.
CINQ MOTORISATIONS MODERNES

Trois essence, deux turbo Diesel : d'entrée de jeu, la Renault Mégane offre une palette de motorisations suffisamment étendue.
L'offre débute avec un 1.4 l 16V essence qui, en dépit de ses 1.390 cm3 seulement, développe une puissante très honnête de 98 ch. A noter qu'une déclinaison 80 ch de ce moteur apparaîtra début 2003.
Le 1.6 16V a été profondément revu. Il se distingue désormais par son décaleur d'arbre à cames qui autorise un gain de couple de 3 à 8 % sur les régimes intermédiaires tout en améliorant la puissance maximale de 5 ch. Il développe ainsi 115 ch ainsi qu'un couple maxi de 152 Nm à 4.200 tr/min. 90% du couple maxi est disponible entre 2.000 et 5.750 tr/min.
En attendant un futur 4 cylindres turbo de 220 ch, c'est le 2.0 16V atmosphérique, élaboré sur la base du 2.0 16V turbo de la Vel Satis, qui constitue l'offre la plus puissante : 136 ch à 5.500 tr/min et un couple maxi de 191 Nm à 3.750 tr/min.
En diesel, on retrouve le 1.5 dCi 80 ch de la Clio ainsi que le très agréable 1.9 dCi 120 ch qui a déjà prouvé son excellent rendement sous le capot de la "grande" Renault Laguna. Ce moteur, tout comme le 2.0 16V essence, est accouplé à une boîte 6 rapports d'origine Nissan, les autres se contentant d'une boîte 5 parfaitement étagée. Ces deux boîtes se signalent par la précision de leur commande.
AU VOLANT !

C'est avec un Coupé 2.0 16V Sport Privilège que nous débutons nos essais. Inutile désormais de loger la carte de démarrage dans son support. On peut la garder sur soi, une petite pression sur le bouton Start suffit pour animer la mécanique.
Les premiers mètres déroutent. A basse vitesse, la direction à assistance électrique semble un peu collante et animée d'un mouvement pendulaire autour du point milieu. Tout rentre dans l'ordre dès que le rythme s'accélère. Nous ne retrouverons pas la même sensation avec les autres versions équipées de pneumatiques plus raisonnables que notre Coupé. Equipé de la monte optionnelle 17 pouces, ses larges pneumatiques sont plus directifs et accentuent le feeling un peu particulier qu'offrent toujours les assistances électriques. Un feeling "différent" qui se fait oublier au fur et à mesure des kilomètres parcourus.
Si le 2.0 16V fait preuve d'une évidente bonne volonté à grimper dans les tours, il nous a semblé beaucoup moins "vivant" que le 1.9 dCi 120 ch de notre deuxième voiture d'essai (un comble !). Très souple car délivrant presque tout son couple dès les plus bas régime, ce très bon turbo diesel autorise des relances énergiques tout en se faisant oublier par son silence de fonctionnement. A ce propos, il convient de signaler que toutes les Renault Mégane étonnent par la manière dont elles filtrent toutes les nuisances sonores.
Quant au 1.5 dCi de 80 ch capable d'une vitesse de pointe de 170 km/h, il se révèlera largement suffisant pour qui compte utiliser essentiellement sa Renault Mégane en ville ou sur les grands axes péri-urbains. La meilleure surprise viendra du 1.6 16V essence qui étonne par sa rondeur et son allégresse à monter dans les tours. Et même s'il n'est accouplé qu'à une boîte 5 rapports, l'étagement resserré confère beaucoup de vivacité à la voiture qui, du coup, paraît presque plus sportive et plus homogène que la 2.0 16V.
CONFORT ET TENUE DE ROUTE AU TOP

Quelles que soit les versions, les Renault Mégane étonnent par l'excellent filtrage de leurs suspensions. Relativement souples, elles gomment radicalement toutes les irrégularités de la chaussée. Un tel confort aurait pu être obtenu au détriment de l'efficacité. Il n'en est rien ! Les voies très larges contribuent à limiter la prise de roulis et jamais nos Renault Mégane ne se "vautrent", même dans les courbes les plus serrées. Le train avant fait preuve d'une excellente motricité, et même une forte réaccélération en sortie de courbe ne parvient pas à le déstabiliser. Il doit falloir que la chaussée soit totalement détrempée pour que l'ESP soit mis à contribution !
Sur la route, l'assistance électrique de la direction se fait oublier. Il faut juste s'habituer à un rappel plus énergique qu'à l'accoutumée, mais qui ne sera réellement gênant que pour ceux qui ne savent pas tenir correctement leur volant. Signalons enfin, qu'à grande vitesse, la stabilité est sans faille.
Que reprocher alors à la Renault Mégane ? Bien peu de choses en vérité si ce n'est une visibilité un peu réduite vers l'arrière et un espace aux jambes compté aux places arrière. Pour le reste, finition flatteuse, équipement complet (ESP en option mis à part), confort digne des segments supérieurs, motorisations efficaces et sobres, lignes modernes et décalées; tout concourt à faire de la nouvelle Renault Mégane l'une des nouvelles références du segment des compactes.
D. Allignol