Lancé en 1996, le premier Renault Scénic a réussi, tout au long de sa carrière, à rester le leader incontesté du segment dont il fut le premier représentant, celui des monospaces compacts. Et même si la concurrence est aujourd'hui de plus en plus vive, le nouveau Renault Scénic nourrit l'ambition de faire aussi bien que son prédécesseur.
Date de commercialisation : juin 2003 / Date de l'essai : mai 2003

1996. Mis en confiance par le succès de l'Espace, Renault décide d'adapter le concept monospace au segment des voitures compactes. Le pari est osé et Louis Schweitzer qui, en temps que Président de Renault, décide au final si un nouveau modèle doit (ou non) voir le jour, avoue bien volontiers s'être posé beaucoup de questions avant de donner le feu vert au Renault Scénic, premier monospace élaboré sur la plate-forme d'une berline du segment M1.
Renault allait d'ailleurs se montrer relativement prudent en ne prévoyant qu'une production journalière de 600 véhicules/jour. L'incroyable succès du Scénic allait bien vite mettre fin à toutes les angoisses... et obliger les responsables de la marque à revoir à la hausse son rythme de production. Moins d'un an après le lancement du Scénic, plus de 1.400 exemplaires sortent déjà chaque jour des chaînes de l'usine de Douai. Fabriqué ensuite également au Brésil et au Mexique, le Renault Scénic I allait au final être produit à plus de 2 millions d'exemplaires tout en conservant, de sa naissance à sa mort, la tête des ventes européennes des monospaces compacts.
Faire aussi bien, telle est la mission confiée à son successeur qui va devoir croiser le fer avec un nombre désormais impressionnant de rivaux. A une liste qui comprenait déjà le Zafira d'Opel, le Picasso de Citroën, la 307 SW de Peugeot, le Corolla Verso de Toyota, le Premacy de Mazda, le Tino de Nissan, le Matrix de Hyundai, le Rezzo de Daewoo (et j'en oublie sûrement !) vient en effet de s'ajouter le redoutable Volkswagen Touran, rejoint dans quelques mois par un Ford C-Max qui se pose d'emblée comme l'un des plus redoutables concurrents du nouveau Scénic.
PLUS BREAK DEHORS

Un Espace IV en réduction. Voilà comment se présente le nouveau Scénic II qui, de ce fait, devient ainsi beaucoup plus valorisant pour son propriétaire. Les formes ovoïdes du Renault Scénic I cèdent ici la place à des lignes structurées et tendues. La face avant, très expressive, cultive l'identité visuelle Renault tandis que l'élégant profil se voit dynamisé par des passages de roues fortement marqués. Quant à la face arrière, elle reprend la forme des feux et le traité graphique du hayon de la berline Mégane II.
Si le nouveau Renault Scénic II fait moins monospace que le I, c'est à cause des contraintes du crash-test qui ont obligé les designers a étirer sensiblement son museau. Du coup, le Renault Scénic II arbore un avant beaucoup plus "présent" que par le passé en raison de la rupture plus prononcée entre la pente du pare-brise et celle du capot moteur. Mais si le Renault Scénic II se "berlinise" quelque peu, on reste encore loin cependant du concept "break surélevé" adopté par la Peugeot 307 SW.
TOUJOURS MONOSPACE DEDANS

Le Renault Scénic II reprend bien entendu la plate-forme de la berline Mégane II dont l'empattement a cependant été majoré de 6 cm pour atteindre 2.685 mm, soit 10,5 cm de plus que l'ancien Scénic. En raison du museau étiré et de la meilleure position offerte aux passagers avant, la longueur habitable est pourtant pratiquement identique à celle qu'offrait la précédente version, ce que n'ont pas manqué de relever quelques journalistes lors du traditionnel "point-presse".
A cette critique, Renault réplique que la conception d'un véhicule est toujours affaire de compromis et que majorer la longueur de l'espace intérieur aurait imposé d'allonger encore plus le Renault Scénic II qui est déjà 8 cm plus long que son prédécesseur. Or, la clientèle du segment des monospaces compacts tient tout particulièrement à ce que leurs monospaces restent... compacts. Et les concepteurs du Renault Scénic II d'enfoncer un peu plus le clou en faisant remarquer que le Renault Scénic II offre le meilleur espace aux genoux de la catégorie à ses passagers arrière avec 226 mm contre 184 mm pour le Citroën Picasso et 218 mm pour l'Opel Zafira. Quant à ceux qui en veulent toujours plus, ils attendront l'entrée en scène du Scénic "long" à 7 places promis pour le début de l'année prochaine.
En attendant le Renault Scénic II offre tout de même 22 mm de plus en largeur à l'avant et 22 mm de plus en garde au toit à l'arrière (+26 mm à l'avant) ce qui accentue la réelle sensation d'espace générée par l'importante surface vitrée. Le pare-brise, avec ses 1,40 m2, est d'ailleurs le plus grand du segment tout comme le toit ouvrant vitré coulissant de 1,61 m2 proposé en option.
MODULARITÉ ET CONVIVIALITÉ PEAUFINÉES

Alors que le premier Renault Scénic se contentait de reprendre la planche de bord de la berline, le Renault Scénic II, lui, bénéficie d'une planche de bord spécifique à instrumentation centrale.
Cette architecture aujourd'hui majoritaire chez tous les monospaces est censée augmenter la convivialité propre à ce type de véhicule en permettant à tous les occupants de partager les indications (numériques ici) de l'instrumentation de bord.
L'implantation du levier de vitesses en position haute est un autre emprunt à l'univers caractéristique des monospaces. Quant au frein à main automatique proposé de série à partir du niveau Confort, il contribue lui-aussi à libérer l'espace entre les deux sièges avant que Renault s'est empressé d'exploiter en y logeant un original rangement coulissant sur 304 mm. Jouant le rôle de trait d'union entre passagers avant et arrière, ce coffre offre une contenance de 12 litres dans le compartiment avant fermé par un volet basculant et de 3 litres dans le petit compartiment arrière protégé par un couvercle articulé. A ce coffre viennent s'ajouter une boîte à gants réfrigérée de 17 litres, des tiroirs de 5 litres sous les sièges avant et de 3 litres sous les sièges latéraux arrière ainsi que deux trappes de plancher de 3,5 litres à l'avant et deux autres de 11 litres à l'arrière. Au final, en comptant encore les rangements aménagés dans les portes, l'habitacle du Renault Scénic II offre 91 litres de rangements alors que le Scénic II se contentait de 72 litres.
A l'arrière, le siège central coulissant et les sièges latéraux recentrables sont proposés de série dès les versions d'entrée de gamme. A partir du troisième niveau Confort, les sièges latéraux sont montés sur glissière et coulissent sur 220 mm. Une fois recentrés, ils bénéficient d'une course de réglage prolongée de 100 mm vers l'arrière. Les trois sièges arrière peuvent se mettre en tablette et se replier, leur verrouillage étant alors automatique. Grâce à un poids contenu à 15,5 kg, ils sont de plus assez facilement amovibles. Sur ce même niveau Confort on note également l'apparition d'un siège passager dont le dossier rabattable forme tablette. De quoi permettre au conducteur d'y poser un ordinateur portable et d'autoriser aussi le transport d'objet très longs (2,50 m maxi).
LE SCÉNIC 2 A DU COFFRE

Caractérisé par un volume sans aspérité et par des parois verticales intégrant une trappe de rangement fermée de 7 litres, le coffre permet de placer la tablette cache-bagages sur trois positions (haut, milieu ou bas). Il offre une contenance de 480 dm3 lorsque les sièges sont en position avancée et de 430 dm3 lorsqu'ils sont reculés (410 dm3 sur le Renault Scénic I). Sa contenance passe à 1.510 dm3 une fois les sièges arrière repliés, puis à 1.840 dm3 lorsqu'ils sont retirés. La longueur utile du plancher est alors de 1,45 m.
Exclusivité sur les monospaces compacts, la lunette arrière ouvrante indépendamment du hayon (prochainement disponible en option) permettra de ranger facilement son petit shopping lorsque l'ouverture du hayon est rendue impossible par un autre véhicule garé trop près.
5 FINITIONS + 4 AMBIANCES

Comme la berline Mégane II, le Renault Scénic reprend le principe des cinq niveaux de finition (Scénic, Pack, Confort Sport et Luxe) qu'il est possible d'associer à quatre ambiances, deux à dominante foncée (Authentique et Dynamique) et deux à dominantes claires forcément plus chaleureuses (Expression et Privilège). En combinant le tout avec les 4 motorisations disponibles dès le lancement, la gamme Scénic II compte ainsi 27 versions et en totalisera 32 lorsque le petit 1.4 16V de 98 ch fera sa prochaine apparition.
Vendues à un prix sensiblement identique à celui des ancien Scénic, les versions de base baptisées tout simplement Scénic bénéficient déjà d'un équipement complet offert de série :
Le niveau Pack y ajoute la climatisation et la boîte à gants réfrigérée ainsi que l'ESP (contrôle dynamique de stabilité). Le niveau Confort permet de bénéficier :
Le niveau Sport offre le même équipement mais s'en distingue par des jantes alliage et un volant cuir.
Avec le niveau Luxe, le Renault Scénic reçoit :
La plupart des équipements cités sont bien entendu disponibles en option sur les versions qui en sont dépourvues de série.
DEUX MOTEURS ESSENCE ET DEUX TURBO DIESEL

En attendant le petit 1.4 16V de 98 ch, les Renault Scénic essence offrent le choix entre un 1.6 16V de 115 ch et un 2.0 16V de 136 ch. Ces deux moteurs disposent d'un décaleur d'arbre à cames à l'admission dont le but est de favoriser la souplesse et la maîtrise des émissions polluantes.
En Diesel, on trouve (pour l'instant) un 1.5 dCi de 80 ch et un 1.9 dCi de 120 ch qui devrait rallier la majorité des suffrages. 1.9 dCi et 2.0 16V sont associés à une boîte manuelle à 6 rapports, les autres se contentant d'une boîte mécanique 5 rapports. Une boîte automatique est proposée avec le 1.6 16V et le 2.0 16V.
Quelle que soit la motorisation retenue, on remarque d'emblée les progrès accomplis par le Renault Scénic II en matière d'insonorisation. Voilà qui rend d'entrée caduque l'une des plus grosses critiques formulées à l'encontre de son prédécesseur.
DES AMÉLIORATIONS PLUS QUE SENSIBLES AU VOLANT

Les essais du Renault Scénic II s'étant déroulés en Suède, pays où dépasser de quelques km/h les vitesses légales est un acte encore plus répréhensible que dans notre beau pays (c'est tout dire !), il nous a été impossible de pousser le nouveau monospace de Renault dans ses derniers retranchements. Mais même conduit en bon père de famille, il laisse transparaître une très nette amélioration en comportement routier.
Les mouvements de caisse sont beaucoup mieux contenus que par le passé ce qui n'empêche pas les suspensions d'assurer un confort de haut niveau aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Dans les grandes courbes (abordées le plus vite possible !) le Renault Scénic fait preuve d'une grande stabilité mais la direction à assistance électrique déroute toujours un peu par son léger flou au point milieu et par un rappel en courbe à la consistance changeante. On s'y habitue cependant très vite, ce petit défaut ne remettant pas en cause la précision du placement en courbe.
Le Renault Scénic offre donc aujourd'hui un véritable comportement routier de berline ce qui ne manquera pas de satisfaire un pilote dont la position de conduite n'a plus rien à voir désormais avec celle d'un utilitaire.
Compte tenu d'un poids relativement conséquent, c'est bien évidemment avec ses motorisations les plus puissantes que le Renault Scénic II est le plus agréable sur la route, même si les "petits" moteurs ne déméritent pas grâce au bon étagement de leur boîte de vitesses. Notre préférence va donc tout naturellement au 1.9 dCi de 120 ch, déjà présent sur nombre de voitures de la marque, mais qui voit son couple passer de 270 à 300 Nm (toujours à 2.000 tr/min) grâce à une nouvelle gestion de suralimentation.
D. Allignol