Les oublis du Bonus/Malus écologique

Boom annoncé sur le Diesel. En ne prenant en compte que les rejets de CO2 directement liés à la consommation des véhicules, l’écopastille favorise les petites voitures équipées de motorisations Diesel dépourvues de filtres à particules, le « FAP » (non obligatoire encore en France) entraînant une perte de rendement et donc une augmentation de la consommation. Or si le CO2 est un gaz à effet de serre, et non un polluant, que dire des particules cancérigènes que rejettent les motorisations Diesel ?

Et les utilitaires ? Il se vend annuellement plus de 400.000 véhicules utilitaires neufs en France, mais mieux vaut ponctionner les particuliers que les sociétés ! Le Bonus/Malus écologique ignore ainsi superbement les véhicules utilitaires dont le taux d’émissions de CO2 est en moyenne de 200 g/km. Rappelons que pour les voitures particulières, le malus s’applique dès que le seuil de 160 g/km est franchi.

Les carburants verts à la trappe ? Il y a quelques mois à peine, on nous vantait les mérites des carburants verts comme l’E85. Hélas, les voitures Flexfuel pouvant fonctionner aux biocarburants sont homologuées comme de simples voitures à essence. Et comme elles émettent toutes plus de 160 g de CO2 au km, elles sont toutes taxées au minimum de 200 € alors que ce sont elles les plus écologiques du marché. En effet, l’équivalent de CO2 qu’elles rejettent a été absorbé par les plantes servant à la composition du carburant qu’elles consomment. Le tir devrait être rectifié, mais pas avant septembre 2009 et l’entrée en vigueur de la norme Euro V.

Les familles nombreuses pénalisées. La plupart des monospaces compacts, même s’ils fonctionnent avec de petits moteurs essence, n’échappent pas à un malus de 750 €. De quoi obliger les parents de familles nombreuses à acquérir le même modèle équipé d’un moteur Diesel dont le surcoût dépasse le plus souvent 2.000 €. Interrogé sur le sujet, Jean Louis Borloo déclare « vouloir réfléchir avec les parlementaires à une amélioration pour les familles nombreuses, de l’ordre de 5 g par enfant au-delà de deux enfants ».