Derrière son appellation un tantinet provocatrice, la MiTo condense, sous un format compact, toutes les valeurs Alfa Romeo. Aussi plaisante à regarder qu’à piloter, la plus petite des Alfa possède suffisamment d’atouts pour s’attaquer avec succès au juteux segment des petites voitures « premium » que domine outrageusement une certaine Mini.
Date de commercialisation : mai 2008 - date de l'essai : janvier 2009
ALFA ROMEO MITO : SOMMAIRE
>> Design
Un gros emprunt à la Fiat Grande Punto

En attendant l’arrivée de la remplaçante d’une Alfa roméo 147 en fin de carrière, et alors que les ventes de la grande berline 159, ainsi que celles des coupés et cabriolets Brera sont plutôt confidentielles, c’est sur les épaules de la nouvelle Alfa Roméo MiTo que repose aujourd’hui la bonne santé d’Alfa Romeo. Autant dire que la mythique marque italienne a mis tout son savoir-faire dans la conception de cette MiTo dont le nom est une contraction de Milano (Milan), la ville où elle a été dessinée, et de Torino (Turin), la ville où est construite cette voiture.
Même si elle s’inscrit dans le segment assez élitiste des petites polyvalentes « Premium » (des petites autos que l’on peut vendre plus cher parce qu’elles sont plus snob !), la MiTo emprunte sa plate-forme à la « plébéienne » Fiat Grande Punto. Considérablement rigidifiée, cette plate-forme conserve toutefois les principes d’essieux de la Fiat, ce qui a compliqué la tâche des responsables châssis, chargés d’offrir à l'Alfa Romeo MiTo un comportement autrement plus dynamique que celui de sa cousine. Nous en reparlerons plus loin.
DESIGN
La fabuleuse 8C Competizione comme source d’inspiration

C’est Frank Stephenson, à qui l’on doit la Mini et la Fiat 500, qui s’est chargé de dessiner la jolie MiTo. Mais contrairement à ses deux précédentes œuvres, volontairement typées néo-rétro, Stephenson n’a pas puisé son inspiration dans le passé. Première Alfa Romeo réalisée après la déjà mythique 8C Competizione, la MiTo en reprend de nombreux traits caractéristiques comme ;
Comme la Mini et la Fiat 500, l'Alfa Romeo MiTo peut en effet être personnalisée à l’envie. En plus des dix teintes de carrosserie (dont 5 métallisées) proposées et des 14 traitements différents des cerclages de feux (chrome brillant ou satiné, noir opaque, gris titane, plus les dix teintes de carrosserie), la MiTo peut aussi s’offrir :
Reste que même sans tous ces ajouts, l'Ala Romeo MiTo est une très, très jolie voiture qui fait se tourner bien des têtes sur son passage, dont nombre de têtes féminines. Ah que ça va être dur de choisir entre Mini, 500 ou MiTo !
HABITABILITE
Grande dehors, petite dedans

On ne demande pas à une petite voiture aussi tendance d’offrir la même habitabilité qu’un monospace. Dès lors si la place ne manque pas à l’avant de l’habitacle de l'Alfa Romeo MiTo, l’espace est beaucoup plus compté à l’arrière où la garde au toit est limitée (86 cm) et où la banquette pêche par une assise courte, un dossier trop droit… et deux places seulement. Une option à 350 € permet toutefois de s’offrir une banquette fractionnée 40/60 permettant d’accueillir un troisième passager.
Longue de 4,06 m, l'Alfa Romeo MiTo se révèle néanmoins beaucoup plus habitable que la Mini qui, pour sa défense, mesure quarante centimètres de moins. Voilà qui permet à l’italienne d’offrir une contenance de coffre décente, à défaut d’être record : 270 dm3 contre 160 dm3 pour la Mini et 185 dm3 pour la Fiat 500. Mais pour remplir le coffre de la MiTo, il faudra composer avec un seuil de chargement assez haut (84 cm).
Revenons à l’avant où il convient d’applaudir bien fort pour l’excellente position de conduite autorisée par un volant ajustable dans les deux plans (hauteur et profondeur) et par un siège réglable en hauteur (idem pour le passager) offrant un parfait maintien latéral.
Pour une fois, les montants de pare-brise ne gênent pas la visibilité dans les virages, mais, en manœuvres, il faudra composer avec une visibilité limitée de trois quart arrière à cause de l’étroitesse des surfaces vitrées. Le radar de recul dont bénéficiait notre Alfa Romeo MiTo d’essai était donc le bienvenu !
EQUIPEMENTS
Une dotation honnête… et beaucoup d’options

L’Alfa Romeo MiTo est proposée en trois niveaux de finition, Junior, Distinctive et Selective, le premier étant réservé à la version animée par un petit 1.4 l essence de 75 ch. Facturée 15 000 €, la MiTo Junior offre :
Cette version a été spécialement développée pour permettre aux jeunes conducteurs de disposer d’une voiture dont la puissance modeste est avantageuse en terme d’assurance.
Le second niveau Distinctive ne diffère du niveau Junior que par le montage de série de jantes alliage de 16’’. Compte tenu du tarif de cette finition (19 200 € avec le 1.4 turbo de 155 ch ; 19 300 € avec le turbo Diesel 1.6 JTDm de 120 ch), mieux vaut faire un petit effort (de 1 700 € tout de même !) pour accéder au niveau Selective qui, lui, offre :
On notera avec plaisir que l'Alfa Romeo MiTo obtient une excellente note aux tests EuroNCAP (9,7 / 10) grâce à son très haut niveau de sécurité passive. Outre ses 7 airbags, elle dispose :
De plus, sur toutes les versions, l’ABS avec assistance au freinage d’urgence va de pair avec un contrôle dynamique de stabilité qui étend son action jusqu’au volant, histoire d’inciter le conducteur à contrebraquer au moment opportun en cas de dérapage.
Comme nous l’avons déjà signalé au paragraphe « design », l'Alfa Romeo MiTo laisse à son propriétaire de nombreuses possibilités de la personnaliser. En plus des équipements déjà cités, le niveau Selective donne accès à :
Réservé lui aussi au niveau Selective, le Pack Confort (850 €) donne droit à :
Quant à la liste des options, elle aurait de quoi faire rougir de honte un constructeur allemand ! On y trouve de tout :
Pour preuve, le prix de notre voiture d’essai avoisinait les 25 000 € pour un prix de départ de 20 800 €, bonus écologique de 200 € compris.
MOTORISATIONS
De 75 à 230 ch… bientôt

La palette des motorisations débute avec un petit 1.4 l de 75 ch qui ne doit pas être ridicule du tout compte tenu du poids contenu de la version qui en bénéficie (un peu plus de 1 000 kg). Mais bon, une Alfa Romeo de 75 ch, ça fait pas rêver !
En essence, on préférera donc le 1.4 l Turbo de 155 ch que nous n’avons pas encore essayé. Et puisque la crapuleuse GTA qui sera animée par un 1.8 l essence suralimenté de 230 ch n’arrivera que l’année prochaine, notre voiture d’essai était animée, vous l’aurez deviné, par l’unique motorisation Diesel actuellement disponible, un tout nouveau 1.6 JTDm de 120 ch accouplé à une boîte manuelle dont les six rapports sont aussi bien étagés qu’ils sont faciles à sélectionner.
Particulièrement évolué (turbo à géométrie variable, injecteurs à solénoïdes de dernière génération associés à un Common Rail délivrant une pression de 1 600 bars, filtre à particules), ce « petit » moteur est incontestablement le plus brillant de sa catégorie. Il doit son tonus à son gros couple dont la valeur maxi culmine à 320 Nm au régime de 1 750 tr/min. Et puis il y a ce fameux DNA qui, au moyen d’un interrupteur positionné à côté du levier de vitesses, offre le choix entre trois modes, un mode urbain (Normal), un mode sport (Dynamic) et un mode hivernal (All weather).
C’est bien entendu en mode Sport que le moteur donne le meilleur de lui-même. Le 1.6 l offre alors une réponse beaucoup plus vive et immédiate grâce à l’activation de l’overboost tandis que la direction devient plus ferme et le contrôle dynamique de stabilité moins intrusif. Ce mode active également le différentiel électronique Q2 qui, en virage, freine la roue qui offre le moins d’adhérence pour reporter le couple sur celle qui en a le plus.
COMPORTEMENT ROUTIER
Peut… et va mieux faire

Comme nous l’avons déjà dit plus haut, les responsables châssis se sont attachés à rendre l'Alfa Romeo MiTo plus dynamique que la Grande Punto à laquelle elle emprunte sa plate-forme et le principe de ses suspensions.
Pour ne pas grever le confort, les ingénieurs ont préféré le montage d’amortisseurs à ressort de détente à celui de barres anti-roulis plus grosses.
Le but recherché est atteint puisque, même si la MiTo semble hésitante à trouver ses appuis, elle vire ensuite pratiquement à plat, ce qui autorise une conduite réellement dynamique… tant que le revêtement est parfait. En effet, dès que des irrégularités du revêtement apparaissent, l'Alfa Romeo MiTo devient moins incisive, un petit défaut souligné par une direction qui perd alors, elle-aussi, en précision. Pas bien grave pour ceux qui conduisent paisiblement mais suffisamment pour qu’Alfa Romeo ait décidé de revoir sa copie pour les modèles 2009. Nous ne manquerons pas de reprendre (avec beaucoup de plaisir) une « nouvelle » MiTo histoire de constater les progrès réalisés en terme de comportement.
A RETENIR
● La prochaine coqueluche des beaux quartiers
● Un Diesel bonussé (200 €)
● Moins chère qu’une Mini
.
Les plus
Ligne particulièrement réusie
Moteur Diesel hyper efficace, silencieux et sobre (4,8 l/100 km)
Belle présentation intérieure
Excellente position de conduite
Freinage puissant et endurant
Les moins
Comportement routier manquant un peu de rigueur
Habitabilité réduite à l’arrière
Carrosserie mal protégée des petits chocs urbains
TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE L'ALFA ROMEO MITO
Mise en ligne : janvier 2009
D. Allignol